Intervention de Jean-Yves Leconte

Commission des affaires européennes — Réunion du 21 juin 2022 à 16h00
Voisinage et élargissement — Perspectives d'élargissement de l'union européenne - communication

Photo de Jean-Yves LeconteJean-Yves Leconte :

Je remercie nos deux rapporteurs de cet exposé très complet sur la situation globale et celle de chaque pays. On a malheureusement le sentiment que les négociations ne sont pas dans une réelle dynamique - je pense par exemple au Monténégro -, même si les choses bougent un peu depuis quelques mois.

Gardons un élément à l'esprit : ce n'est pas nous qui faisons un « cadeau » aux pays dont nous acceptons l'entrée dans l'Union européenne. Le bénéfice est mutuel. L'arrivée de nouveaux membres est un enrichissement pour l'Union, dont la force vient aussi de ses élargissements successifs. D'ailleurs, les crises qui sont apparues depuis vingt ans, comme la crise de l'euro, n'étaient pas le fait des nouveaux membres.

Dans la perspective du Green Deal, il est très important de pouvoir entraîner le plus rapidement possible nos partenaires, et en particulier les pays candidats, dans nos efforts vers la transition écologique. Je le rappelle, les pays candidats perçoivent dix fois moins de fonds communautaires que les États membres. Comment voulez-vous que ces pays puissent atteindre les objectifs ambitieux que nous avons fixés en matière climatique si nous ne développons pas de nouvelles politiques avant l'adhésion et si nous ne les aidons pas à adhérer au plus vite ?

Sur la Serbie, je trouve très clémente l'appréciation des rapporteurs. Il y a tout de même un véritable sujet concernant l'État de droit. Si ce pays devait adhérer tout de suite, nous nous y opposerions. Ayons en tête que l'absence de négociations dynamiques aboutit parfois, comme dans ce cas, à des délitements en termes d'État de droit.

Je suis très inquiet de la position que peut prendre la Croatie s'agissant des Croates de Bosnie. Si la Bosnie commençait des négociations, il lui faudrait, compte tenu de la structure de son État, trois négociateurs face à celui de l'Union européenne.

À mon sens, le fait de reconnaître les candidatures de la Moldavie et de l'Ukraine oblige à rendre crédibles les perspectives de réelle finalisation des négociations d'adhésion déjà engagées dans les Balkans occidentaux. Or, dans un certain nombre de ces pays, les citoyens n'y croient plus. Le fait d'offrir un horizon à deux nouveaux pays doit aussi stimuler notre volonté politique d'avancer avec les pays des Balkans. Peut-être faudrait-il se fixer des objectifs en termes de dates, avec un agenda. Les pays concernés, sans perspectives robustes d'adhérer, ne fourniront pas d'efforts.

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