Intervention de Françoise Gatel

Délégation aux Collectivités territoriales et à la décentralisation — Réunion du 12 juillet 2022 à 16h30
Audition de M. Jean-Laurent Cassely coauteur avec M. Jérôme Fourquet de la france sous nos yeux sur le portrait de la france contemporaine à travers ses territoires : la ruralité la métropolisation la péri-urbanité et l'aménagement du territoire

Photo de Françoise GatelFrançoise Gatel, présidente :

Je suis très heureuse d'accueillir aujourd'hui Jean-Laurent Cassely, coauteur, avec Jérôme Fourquet, du livre La France sous nos yeux, que je remercie d'avoir accepté notre invitation.

Monsieur Cassely, vous êtes essayiste et journaliste, spécialiste des modes de vie, et vous vous intéressez tout particulièrement aux manières d'habiter et de vivre dans les territoires, notamment dans les territoires périurbains. Le livre que vous avez cosigné avec Jérôme Fourquet nous apporte des clefs de compréhension de la société française au travers des mutations socio-économiques qu'elle traverse depuis le milieu des années 1980.

Plus précisément, nous avons souhaité aborder avec vous les mutations territoriales à l'oeuvre dans la France d'aujourd'hui, si diverse. En effet, les dynamiques territoriales mises en lumière dans votre enquête, comme la périurbanisation ou encore l'attractivité différenciée des territoires, sont au coeur des travaux de notre délégation.

Depuis 1980, la France a perdu 2,2 millions d'emplois industriels. Elle est désormais, avec le Royaume-Uni, l'économie la plus désindustrialisée du G7. L'affaiblissement de l'industrie soulève des enjeux majeurs de reconfiguration des territoires et des activités qui s'y trouvent. Vous parlez à ce propos de la France de la logistique dans votre livre. De quelle manière cette dernière participe-t-elle à une reconfiguration économique des anciens territoires industriels ? Quels sont les effets de cette reconfiguration ?

Au sein de la délégation, nous avons observé que le développement des espaces commerciaux situés en périphérie des villes a amplifié le phénomène de périurbanisation et donc d'artificialisation des sols. Dans votre enquête, vous évoquez l'essor des villages de marques. Ces espaces commerciaux mêlant consommation et loisirs apparaissent un peu partout en France. L'attractivité de ces zones encourage l'installation sur des espaces qui étaient auparavant ruraux. De quelle manière les élus locaux doivent-ils se positionner face à ces projets, plutôt que de les subir ?

Plus récemment, la crise sanitaire a davantage mis en lumière les espaces périurbains et ruraux. Ils offrent à nos concitoyens venus des villes des espaces de vie plus grands. Certains analystes ont même à ce propos parlé d'exode urbain. Qu'en est-il réellement selon vous ? Est-ce un phénomène éphémère ou une dynamique est-elle vraiment à l'oeuvre ? Quelle est aujourd'hui la nature de la concurrence territoriale entre les différents espaces ?

Nous avons observé dans les faits que l'attractivité de certains territoires et la perspective de répondre au « rêve pavillonnaire » exercent une pression importante sur le marché de l'immobilier. Au sein de la délégation, grâce notamment au rapport de mai 2020 de notre ancien président Jean-Marie Bockel, nous connaissons bien les difficultés rencontrées par les élus locaux en matière d'inflation des prix de l'immobilier. De quelle manière, selon vous, les collectivités territoriales peuvent-elles agir afin que l'explosion des résidences secondaires, notamment dans les zones littorales et les îles, ne soit pas un frein pour les habitants à la recherche d'une résidence principale ?

Monsieur Cassely, je vous cède la parole pour une intervention liminaire, puis mes collègues vous poseront leurs questions.

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