Je déplore un « deux poids, deux mesures » dans cet objectif de non-artificialisation des sols : une commune de 500 habitants ne peut délivrer deux permis de construire, mais on voit fleurir les zones commerciales et les hangars Amazon que vous évoquez. Cette situation choque nos concitoyens et les élus locaux, qui se demandent où va nous mener cette façon technocratique d'appliquer des objectifs que tout le monde partage.
Dans votre ouvrage, vous évoquez l'évolution de l'appareil productif pour expliquer certaines transformations en termes d'aménagement. Les évolutions institutionnelles ont-elles aussi contribué à ces transformations ? Je pense notamment aux lois de métropolisation ou d'agrandissement des régions. De la même manière, le fait que les dotations de l'État aux communes soient deux fois moins importantes en zone rurale qu'en zone urbaine a de grandes implications en termes d'aménagement.
Je redoute la mise en place des zones à faibles émissions dans les semaines à venir. La fracture territoriale et culturelle que vous évoquez pourrait alors s'exprimer de manière dramatique : très peu de nos concitoyens vivant dans le périurbain, voire en milieu rural, ont aujourd'hui conscience que l'accès aux métropoles leur sera quasiment interdit faute d'avoir la voiture adéquate. De la même manière, la question de l'inflation et du pouvoir d'achat peut aussi entraîner des conséquences extrêmement graves dans les prochains mois et prochaines années.