Interdire aux habitants de la périphérie d'accéder aux villes enverrait un très mauvais signal. La symbolique de la ville-centre, qui aspire richesses et dynamisme, était très présente dans le mouvement des gilets jaunes, lequel était d'abord une révolte des périphéries et des ronds-points, avant de se déplacer vers les centres urbains. Le sentiment de relégation perdure dans cette France. Je ne suis pas un spécialiste des chiffres, mais ce que vous dites est très juste en termes de représentation.
L'écart de mode de vie entre ces trois France est tel que nos concitoyens risquent de ne plus se comprendre, faute de vivre des réalités quotidiennes proches. Je suis assez frappé de voir comme la question du pouvoir d'achat et du prix du carburant, qui était celle des gilets jaunes, devient peu à peu celle de tout le monde. Cette situation nous fait douter de la soutenabilité du modèle résidentiel.
La question de l'étalement urbain, tout comme celle de l'accès aux métropoles, pourrait se refermer sur nous comme un piège si les gens y voyaient une manière de les empêcher d'accéder à leur rêve pavillonnaire ou à leur droit de profiter d'une bonne qualité de vie.