Les données de l'Insee sont toujours très intéressantes, mais je regrette qu'elles soient insuffisamment appréhendées par les services de l'État. On a l'impression qu'ils les négligent, et même parfois qu'ils les méprisent.
Ainsi, quand on a imposé des fusions d'intercommunalités, on disposait de cartes très parlantes de l'Insee sur les bassins de vie, mais les préfectures n'en ont absolument pas tenu compte, se contentant de procéder à des montages politiques. Pourtant, les intercommunalités qui fonctionnent efficacement sont précisément celles qui présentent une cohérence au regard des données de l'Insee. À l'inverse, celles qui sont incohérentes rencontrent souvent des difficultés.
Il faut vraiment réhabiliter ces données, et c'est aussi le travail des élus. Il est inutile d'engager une réforme territoriale si c'est pour garder des limites qui existent depuis des siècles et ne tirer aucune leçon du passé. Le dynamisme territorial, qu'il soit démographique ou économique, dépend aussi de la cohérence des données de départ.
Enfin, si l'on prend un peu de recul, on voit qu'en l'espace de quarante ans, l'âge de la retraite est passé de 65 à 60 ans, mais l'espérance de vie a augmenté de dix ans, à raison d'un an tous les quatre ans. Il faut donc financer quinze ans de plus, et l'on peut aisément comprendre, même sans avoir fait Polytechnique, que le problème est économiquement difficile à résoudre...