Je commencerai par répondre aux questions techniques.
L'espérance de vie à la naissance, c'est le nombre d'années que peut espérer vivre une personne qui naît aujourd'hui si, toute sa vie durant, elle connaît les conditions de mortalité d'aujourd'hui. Il s'agit donc d'un indicateur totalement fictif, puisque, par définition, personne ne connaîtra de telles conditions tout au long de sa vie.
Le solde migratoire est établi par déduction. Le recensement nous permet de dénombrer la population. Nous connaissons également les naissances et les décès, et donc le solde naturel à partir de l'exploitation des bulletins d'état civil. Nous pouvons donc en déduire par différence le solde migratoire. Mais, en effet, nous ne disposons pas aujourd'hui d'outils précis pour mesurer directement les sorties du territoire.
Nous n'avons pas encore beaucoup d'éléments très étayés sur les conséquences de la crise sanitaire en termes de répartition spatiale de la population. Les données des transactions immobilières et la comparaison des adresses de résidence et de travail des salariés semblent montrer qu'il se passe quelque chose, sans pour autant qu'il s'agisse d'un phénomène massif. Je ne peux pas être plus précise à ce stade, mais nous avons un programme de travail qui nous permettra de produire une analyse plus fine et plus solide à l'avenir.
La question de la composition des ménages est très importante. Entre le recensement de 1968 et aujourd'hui, la taille moyenne des ménages a baissé de façon constante, passant de 3 à 2,2 environ. Cette tendance est en partie liée au vieillissement de la population, mais aussi, entre autres, à la multiplication des séparations et à la diminution des familles nombreuses.
Territorialement, la taille des ménages est en moyenne plus faible dans les départements du centre de la France et plus élevée dans les régions Hauts-de-France et Île-de-France. Ce mouvement emporte évidemment des conséquences très importantes, notamment en termes de parc de logements à construire.