Intervention de Jean-François Husson

Commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la nation — Réunion du 20 juillet 2022 à 9h00
Inflation et pouvoir d'achat — Audition de Mme Agnès Bénassy-quéré chef économiste à la direction générale du trésor Mm. éric Chaney conseiller économique de l'institut montaigne denis ferrand directeur général de rexecode et mathieu plane directeur adjoint du département analyse et prévision de l'observatoire français des conjonctures économiques

Photo de Jean-François HussonJean-François Husson, rapporteur général :

Ils montrent en tout cas que l'inflation que nous connaissons n'obéit pas tout à fait aux règles qu'on nous a enseignées il y a encore quelques années.

Les chiffres que vous avez donnés montrent bien que son origine est à chercher dans le coût de l'énergie, dont je rappelle qu'il pèse lourd dans le déficit commercial de la France. Le Président de la République a d'ailleurs fait un virage à 180 degrés par rapport au nucléaire, mais cela ne suffira pas : nous continuerons pendant un certain temps à supporter les conséquences de plusieurs choix malheureux.

Pensez-vous que cette inflation sera durable ? L'objet de notre table ronde est d'essayer de comprendre les conséquences sur le pouvoir d'achat des tendances inflationnistes actuelles, à l'aune des mesures que le Gouvernement propose par étapes - ce n'est pas le Tour de France, mais cela y ressemble ! Nous avons relevé dans ces mesures des contradictions, ou un ciblage insuffisant. Vous avez évoqué la France rurale et les contraintes en milieu urbain, sans oublier les plus basses rémunérations : n'y a-t-il pas une forme de confusion ? La prime exceptionnelle de pouvoir d'achat devrait devenir la prime de partage de la valeur. Elle s'annonçait temporaire mais pourrait devenir pérenne. Pour combattre un pic d'inflation en maintenant le pouvoir d'achat, il faut des mesures temporaires !

Tout cela a un coût, très lourd pour nos finances publiques. Comment y faire face, et réagir à la dégradation de la plupart de nos agrégats budgétaires et de finances publiques ? Le Président de la République a annoncé une réduction supplémentaire de 10 milliards d'euros sur les moyens accordés par l'État aux collectivités locales quand celles-ci ont fait face à cette période sans dégradation de leurs ratios. Comment imaginez-vous la suite ? Comment éviter une dégradation importante, voire funeste, de notre économie et de nos ratios budgétaires ?

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