Intervention de Cédric Perrin

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 20 juillet 2022 à 16h30
Audition de M. Sébastien Lecornu ministre des armées

Photo de Cédric PerrinCédric Perrin :

Merci pour votre propos, juste et intéressant.

Concernant les munitions, un accord-cadre vient d'être rendu public, mentionnant un marché de 600 millions d'euros de munitions. L'appel d'offres a été passé en juin 2021. Quelles sont les munitions en question ? Y a-t-il une accélération des commandes pour tenir compte du contexte actuel, c'est-à-dire la nécessité d'alimenter l'Ukraine et de reconstituer nos propres stocks, ou est-ce simplement la poursuite d'une démarche engagée avant la guerre en Ukraine ?

Dans ce cas, quelles sont les mesures concrètes prises pour répondre à un besoin en munitions que notre commission a identifié depuis longtemps et qui est désormais quantifié et unanimement reconnu - alors que vos prédécesseurs nous expliquaient que, puisque nos alliés ont des munitions, l'urgence n'était pas absolue ?

Seul un socle de commandes permanentes permettra de consolider la filière et de remonter rapidement en puissance si nécessaire. Dans cette perspective, les munitions cesseront-elles dès cette année d'être la variable d'ajustement - au titre des « autres opérations d'armement » -, souvent victime de coupes budgétaires ? Ou l'accélération est-elle reportée à la prochaine LPM ?

Concernant les drones, ma question comportera deux volets. Sur les munitions rôdeuses, deux appels à projets ont été lancés par la DGA et l'Agence de l'innovation de défense (AID) : Larinae, pour neutraliser un véhicule blindé à 50 kilomètres avec une autonomie d'une heure, et Colibri, pour la neutralisation d'un véhicule léger à 5 kilomètres avec une autonomie de 30 minutes. Alors que notre commission explique, depuis 2017, qu'il faudra accélérer sur ce sujet, ces appels d'offres sont bien tardifs. On évoque aussi un approvisionnement possible en drones américains de type Switchblade pour combler rapidement nos lacunes dans ce domaine. Quelle est votre position à ce sujet ? Pouvez-vous nous apporter des précisions sur le calendrier, les quantités, les spécifications et la doctrine d'emploi de ces drones ?

Le système de drone aérien pour la Marine (SDAM) a, si je puis dire, du plomb dans l'aile. Je ne me prononce pas sur son opportunité, mais nous avons pris beaucoup de retard depuis vingt ou trente ans sur le sujet des drones ; et, pour une fois qu'un matériel arrive presque à maturité, le choix de la marine risque d'aboutir à son abandon pur et simple. Qu'en est-il exactement ? Quelles sont les difficultés rencontrées par ce programme, et quelle est votre position sur le sujet ?

Affirmer que nous nous trouvons en état de guerre appelle des décisions en matière de délai de qualification, et un travail approfondi sur la question de la norme : je ne suis pas sûr que les normes que nous appliquons sur certains matériels soient tout à fait respectées dans les pays où la guerre fait rage.

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