Comment envisagez-vous la reconstitution de nos capacités de systèmes Caesar, après la livraison de 18 unités à l'Ukraine, soit près d'un quart de nos stocks ?
Le carnet de commandes de Nexter commence à être fourni, compte tenu du succès remporté à l'étranger, avec notamment les récentes commandes de la Belgique et de la Lituanie. Par ailleurs, le marché de développement du système Caesar Mark II, notifié récemment à Nexter, prévoit deux options, à compter de 2024 : soit lancer la production de 109 Caesar Mark II neufs, soit limiter cette production à 33 unités neuves, complétées par la rénovation du parc actuel.
Dans ce contexte, les livraisons à l'Ukraine signifient-elles que 18 unités neuves supplémentaires seront commandées, ou bien le stock sera-t-il recomplété à l'identique ? Quel est le coût de cette reconstitution de stock ? Ce budget sera-t-il pris en partie sur l'enveloppe de la LPM en cours, ou sur la prochaine LPM ? À quelle échéance cette commande sera-t-elle effectuée et livrée, étant donné que la production d'un canon Caesar comporte des délais incompressibles d'environ dix-huit mois ?
Question plus politique : vous héritez du dossier particulièrement délicat du SCAF. Nous y avons consacré un rapport. Notre commission a oeuvré au rapprochement entre Dassault Aviation et Airbus, mais les négociations patinent. La France ne saurait revenir sur le principe du « meilleur athlète » ni renégocier sans fin de grands équilibres qui doivent permettre la préservation de compétences critiques.
On apprend, en outre, à l'occasion du salon de Farnborough, que le Japon pourrait devenir partenaire du programme Tempest, concurrent du SCAF, avec les Britanniques, les Italiens et les Suédois. Dans notre rapport de 2020, nous nous inquiétions du fait que notre projet pourrait aboutir cinq ans après le projet britannique, voire, avec les retards pris, en 2050. Quels sont les résultats de vos premiers contacts et vos orientations, plus généralement, sur la coopération franco-allemande ?