Votre propos introductif l'a souligné, une part considérable des équilibres du monde se joue dans l'indopacifique. Votre expérience de ministre des outre-mer vous permet d'avoir une fine connaissance des défis que doivent relever la France et l'Union européenne.
En octobre dernier, j'ai fait partie de la délégation sénatoriale, conduite par Alain Richard, qui s'est déplacée à Taïwan. Lorsque nous sommes arrivés, cinquante-six avions chinois avaient fait une incursion dans la zone d'identification de la défense aérienne de l'île. Taïwan subit un harcèlement continu de la part de l'aviation chinoise, et les incursions d'avions militaires autour de l'île ont progressé de 55 % depuis le début de l'année. Le 4 juillet, des navires de guerre chinois et russes ont fait une incursion près des côtes du Japon. L'amiral Pierre Vandier a récemment évoqué des actes d'intimidation devenus réguliers en mer de Chine. Le contre-amiral Jean-Mathieu Rey, commandant de la zone Asie-Pacifique, a déclaré que nos frégates de surveillance sont légèrement armées.
Face à la militarisation du Pacifique, nos bateaux doivent être mieux armés. Il y a trente ans, ils étaient équipés de sonars, de torpilles, de canons et de missiles. Malheureusement, la zone se militarise et se bipolarise, et la France doit réagir en conséquence. Quelle est votre vision pour mieux affirmer notre présence militaire dans l'indopacifique ?
La Chine entretient de nombreux conflits territoriaux avec ses voisins, qu'il s'agisse du Japon, du Vietnam, des Philippines, de la Malaisie, ou, bien sûr, de Taïwan. Une récente déclaration chinoise affirme que les eaux du détroit de Taïwan relèvent de la souveraineté chinoise. Le Sénat recevra la semaine prochaine la visite du président du Parlement taïwanais. Que pourrons-nous lui dire sur l'approche de la France pour garantir la navigation dans le détroit de Taïwan ?