La généralisation à une classe d'âge du SNU, lancé en 2019, a été réaffirmée le 13 juillet dernier par le Président de la République. Pour l'instant, nous ne disposons d'aucune échéance claire, et nous restons dans le flou. Pouvez-vous nous éclairer sur ce point ?
En 2021, le SNU a mobilisé 15 000 jeunes volontaires, soit environ 2 % des effectifs qu'induirait sa généralisation. Mais, même à une si petite échelle, de nombreux problèmes d'organisation sont apparus - citons les incidents d'Évreux, ou la mise en place d'une scandaleuse punition collective à Strasbourg il y a quelques semaines.
Cela illustre un problème majeur : l'encadrement, souvent laissé à des animateurs sous-formés, souffre d'un manque de personnels. Nos armées sont mobilisées sur de multiples fronts et ne disposent pas des capacités matérielles et humaines lui permettant d'organiser un SNU pour 800 000 jeunes. Comment comptez-vous adapter les infrastructures d'accueil ? Y aura-t-il suffisamment de personnels, et quelle sera leur formation ? Le coût est estimé entre 2 milliards et 5 milliards d'euros par an. Cela n'est pas négligeable, et nous avons besoin d'éléments supplémentaires.
À titre de comparaison, l'ouverture du revenu de solidarité active (RSA) aux moins de 25 ans coûterait 4 milliards d'euros par an. C'est donc une question de choix et d'orientation politique. N'y a-t-il pas d'autre message à envoyer à la jeunesse française que cette cotutelle du ministère des armées sur les politiques publiques qui la concernent ? Les moyens financiers et humains nécessaires sont énormes, alors que nous avons du mal à voir le sens de cette politique publique.