Ma question s’adresse à M. le ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse.
Monsieur le ministre, le métier de professeur est un beau métier, noble et généreux, le plus beau métier du monde, paraît-il.
Or ont fleuri ces derniers jours des offres d’emploi rédigées en ces termes : « Recherche professeur, dix-huit heures par semaine, 936 euros par mois ». Quel choc ! Qu’est-ce qui s’est défait lentement et insidieusement pour que l’on en arrive là ? De quoi est-ce le nom ?
S’il y a effectivement urgence, puisque 4 000 postes d’enseignants resteront non pourvus à la rentrée prochaine faute de candidats, je ne comprends ni la méthode du job dating ni le montant du salaire offert, qui est proprement hallucinant. Quel manque d’anticipation, surtout !
Les personnes recrutées lors de ces séances de job dating exerceront demain devant vos enfants et petits-enfants, mes chers collègues, sans formation, plongés dans le bain bouillonnant des classes, au hasard, selon une statistique inconnue et aléatoire. Les enfants de la République méritent mieux que cela.
Enseigner est non seulement une vocation, mais surtout un métier, qui ne s’improvise pas. Enseigner nécessite tout à la fois des qualités personnelles indispensables et une formation solide. Constat amer, le métier de professeur n’est plus attractif, à cause d’un salaire très insuffisant.
Le chantier pour reconstruire la « maison Éducation nationale » est colossal. C’est une nécessité absolue, d’autant que nous sommes très mal placés dans les classements de l’OCDE, l’Organisation de coopération et de développement économiques, relégués au rang de mauvais élèves, en somme.
Être civilisé, n’est-ce pas assurer l’accès au savoir et à la connaissance et permettre à tous les enfants de France, comme cela a été le cas pour vous, monsieur le ministre, de devenir ce qu’ils doivent être ?
Il y a parmi les étudiants pauvres des vocations qui ne se réalisent pas. Or il existait par le passé des formations rémunérées pour les étudiants qui s’engageaient dans l’éducation nationale, qu’il s’agisse de l’école normale pour les instituteurs ou des instituts de préparation aux enseignements de second degré (IPES) pour les professeurs. Ne serait-ce pas là une manière de combattre les assignations de naissance tout en résolvant une partie du problème du recrutement des professeurs ?
Quant aux salaires, monsieur le ministre, que proposez-vous ?