Monsieur Dominati, j’ai effectivement installé M. le nouveau préfet de police avec une feuille de route claire, dont la principale priorité est la lutte contre la délinquance à Paris.
L’ordre public a pu être trop mis en avant dans certaines circonstances, dont on peut néanmoins comprendre qu’elles l’exigeaient. Toutefois, la délinquance à Paris augmente de telle sorte qu’il y a désormais plus de violences urbaines dans les XVIIIe, XIXe et XXe arrondissements qu’en Seine-Saint-Denis, selon des statistiques qui datent du 14 juillet dernier. Le problème ne relève pas seulement de la politique de sécurité de notre pays : il concerne aussi l’agglomération parisienne et la Ville de Paris.
La deuxième priorité porte évidemment sur la préparation des jeux Olympiques. En l’occurrence, il ne s’agit pas d’en rester à l’impréparation ou aux difficultés qui ont pu se manifester lors d’événements passés, mais de regarder vers l’avenir. Laurent Nunez devra accomplir pour cela un travail très important, avec l’aide de la préfecture de police et de ses 43 000 agents, auxquels je renouvelle la confiance du Gouvernement.
Vous me demandez quel système est le plus efficace. Il ne vous aura pas échappé que Paris n’est pas Marseille. À Marseille, il y a une police municipale et un maire qui a la compétence en matière de vidéoprotection. Et il n’y a pas l’immense majorité des lieux du pouvoir politique et économique, ainsi que des lieux de circulation : nul besoin de rappeler que Paris est une ville historiquement et politiquement différente des autres.
Faut-il faire évoluer la préfecture de police, en lien avec la direction générale de la police nationale ? Sans doute, monsieur le sénateur, mais il me semble que ce n’est pas l’objectif du préfet de police que j’ai nommé pour lutter contre la délinquance et pour préparer les jeux Olympiques.
En revanche, la question se posera certainement dans le cadre du Grand Paris, de la métropole parisienne et, plus généralement, de la place de Paris dans les institutions : la préfecture de police devra évoluer autant qu’eux.