Intervention de Vincent Delahaye

Commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la nation — Réunion du 28 juillet 2022 à 15h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2022 — Examen du rapport et du texte de la commission

Photo de Vincent DelahayeVincent Delahaye :

Merci de la clarté de cette présentation ; le sujet mérite que l'on y consacre du temps. Il faut que l'on soit le plus clair possible, car le Gouvernement sème la confusion chaque fois qu'il parle de finances publiques. Il a encore indiqué ce matin que les dépenses de l'État baisseraient de 3 % en 2023, mais il tenait compte des dépenses exceptionnelles de 2022 ; c'est trop facile... Il convient au contraire de distinguer, chaque fois que l'on analyse les variations, entre les dépenses exceptionnelles liées à la crise sanitaire et à la relance, celles qui sont liées à l'inflation et les dépenses courantes.

Le Gouvernement est toujours trop optimiste. Le programme de stabilité annoncé, dont on a quelques éléments, repose sur une croissance de 1,6 % en moyenne, alors que celle-ci a été de 1,3 % entre 2000 et 2010 et de 1 % entre 2011 et 2021. Il faut être, sinon prudent, du moins réaliste.

J'en viens à la situation générale des finances publiques. On dépense à crédit depuis longtemps et, là encore, les 50 milliards d'euros de dépenses proposées sont financés à crédit. Je ne peux m'y résoudre. M. le Rapporteur général disait que l'heure des choix viendrait, mais il faut utiliser le présent, voire l'imparfait : c'est maintenant qu'il faut faire des choix. Il faut arrêter de dégrader nos comptes publics, sachant que les taux d'intérêt augmentent et que la charge va finir par être colossale.

Le groupe Union Centriste a décidé de faire des amendements allant dans le sens de la responsabilité, en refusant la suppression, non financée, de la redevance audiovisuelle ; il s'agit, encore une fois, de recourir à la dette, sans conduire de réforme structurelle. Ensuite, nous sommes pour l'imposition des entreprises ; il n'y a pas de raison que tout le monde fasse des efforts sauf les entreprises. Bref, même si nous souhaitons augmenter le filet de sécurité en faveur des collectivités territoriales, nos propositions iront globalement dans le sens d'une amélioration des finances publiques. Quant aux amendements du rapporteur général, nous ne voterons pas ceux qui ne vont pas dans le sens des nôtres.

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