Je constate qu'il y a deux oppositions au Gouvernement au sein de la commission des finances : d'une part, ceux qui considèrent qu'on n'en fait pas assez pour le pouvoir d'achat - nous leur répondons que la réponse budgétaire ne peut pas être illimitée, sous peine d'aggraver la dette et de devoir créer d'autres impôts - et, d'autre part, ceux qui affirment qu'il faut arrêter les dépenses publiques, sans jamais faire de propositions ; cela fait cinq ans que je suis sénateur et je n'ai jamais entendu de proposition de réduction des dépenses publiques. D'ailleurs, Bruno Le Maire a annoncé la constitution d'un groupe de travail sur la réduction de la dépense publique ; j'attends de voir quelles propositions en ressortiront.
Une troisième forme d'opposition est en train de se faire jour : ceux qui déplorent la dérive mais qui continuent de demander des dépenses supplémentaires. La proposition faite à l'Assemblée nationale d'aider les Français qui se chauffent au fioul s'inscrit dans cette tendance. On regrette qu'il y ait trop de dépenses, mais on les augmente. Je n'ai jamais entendu parler, sous la Ve République, d'une compensation par l'État de l'augmentation du traitement des fonctionnaires territoriaux...
Pour ce qui concerne la redevance audiovisuelle, Rémi Féraud indique qu'il n'y a pas d'urgence à mener cette réforme, mais il y a peut-être urgence à rendre 138 euros de pouvoir d'achat aux Français. L'enjeu est en effet d'offrir le même niveau d'indépendance à l'audiovisuel public.