Intervention de Frédéric Devieilhe

Délégation aux Collectivités territoriales et à la décentralisation — Réunion du 7 juillet 2022 à 9h00
Table ronde sur le thème : « les collectivités territoriales face à la hausse du coût des énergies »

Frédéric Devieilhe, directeur clients publics de Engie Entreprises et Collectivités :

Je vais vous présenter quelques pistes de bonnes pratiques pour répondre à cette crise.

Il y a tout d'abord les leviers à court terme pour l'achat d'énergie. Il s'agit d'acheter mieux. On constate que beaucoup de collectivités territoriales lancent leurs appels d'offres trop tardivement, souvent au dernier trimestre de l'année n-1 pour l'année n. Or il est absolument indispensable d'anticiper l'achat : plus vous achetez tôt, moins le prix est élevé. C'est un peu comme pour le train. Je conseille donc aux collectivités d'acheter leur énergie un ou deux ans à l'avance. Ainsi, en début de semaine, l'électricité pour 2023 était à 388 euros le mégawattheure, contre 176 euros pour 2025.

Autre conseil : le marché étant volatil, il importe d'acheter au bon moment pour bien capter les opportunités. Je prends l'exemple d'une commune de 80 000 habitants dont la consommation de gaz est de 40 gigawattheures par an. Si elle avait acheté son gaz pour 2023 en septembre 2021 plutôt qu'en mars 2022, la différence de prix aurait été de 140 %.

Le deuxième levier à moyen et long terme réside dans le développement des énergies renouvelables. Le power purchase agreement est un contrat direct entre un client et un producteur d'énergies renouvelables. Cet outil permet une meilleure prévisibilité du prix. Par ailleurs, c'est un outil d'investissement dans les territoires et de valorisation de friches. Malheureusement, son utilisation est aujourd'hui impossible par les collectivités territoriales à cause du code de la commande publique. C'est une piste à creuser pour améliorer le mix énergétique, les collectivités étant les premiers propriétaires fonciers. L'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) a identifié des dizaines de milliers d'hectares disponibles à cet effet.

Enfin, il me semble indispensable de développer le biométhane à partir des déchets ménagers ou agricoles. Environ 20 % de notre consommation de gaz pourraient être couverts en 2030. Cela répond à un double objectif de décarbonation du mix et d'indépendance énergétique.

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