Intervention de Arnaud Mercier

Délégation aux Collectivités territoriales et à la décentralisation — Réunion du 7 juillet 2022 à 9h00
Table ronde sur le thème : « les collectivités territoriales face à la hausse du coût des énergies »

Arnaud Mercier, maire de Venelles :

Je suis maire d'une ville provençale d'environ 8 500 habitants qui jouxte Aix-en-Provence, dans le département des Bouches-du-Rhône. Elle jouit d'une activité forte pour une ville de cette taille : elle compte plus de 3 000 emplois, une vie associative très forte avec plus d'adhérents que d'habitants et plus de 20 000 personnes restent plus de 3 heures par jour sur notre commune.

Nous nous fournissons en électricité par le biais d'un groupement d'achat du syndicat mixte d'énergie du département des Bouches-du-Rhône, le SMED 13. Nous recourons également à un groupement d'achat pour le gaz. Pour 2022, quelques chiffres : la commune devrait connaître une augmentation, malgré le groupement d'achat, de 100 % de ses dépenses d'électricité et de 30 % pour le gaz. Au total, on prévoit une dépense de 470 000 euros d'électricité et d'un peu moins de 100 000 euros de gaz, sur un montant de charges à caractère général de 3,2 millions d'euros et d'un budget global de fonctionnement d'environ 10,5 millions d'euros. Cette hausse vient grever un budget déjà fortement impacté par la période Covid - 330 000 euros en 2020 et 345 000 euros en 2021 - avec des recettes toujours plus figées à la suite de la suppression de la taxe d'habitation.

Dans ce contexte, il nous apparaît indispensable de pouvoir bénéficier d'un bouclier tarifaire, au même titre que les particuliers.

Nous avons accueilli très favorablement le relèvement du plafond de l'accès régulé à l'énergie nucléaire historique (ARENH) à 120 térawattheures. Ce tarif étant bien plus avantageux pour nous, nous militons pour une nouvelle hausse du plafond à 160 térawattheures.

Enfin, nous constatons une grande difficulté à acheter l'énergie au meilleur prix du fait des contraintes qui sont celles des achats publics. Un assouplissement des règles des marchés publics permettrait une meilleure réactivité.

J'en viens aux réductions de consommation : l'énergie la plus propre est celle que l'on ne consomme pas !

À cet effet, nous avons entrepris depuis une quinzaine d'années un grand plan de rénovation énergétique des bâtiments. De ce fait, nous n'avons pas pu bénéficier des financements fléchés du plan de relance post-covid. L'aide du conseiller en économies de flux d'énergie du centre permanent d'initiatives pour l'environnement (CPIE) du Pays d'Aix a été très utile à cet égard. L'analyse précise, compteur par compteur, a permis d'orienter les décisions de l'équipe municipale. Par exemple, le renouvellement de l'éclairage public en éclairage LED aura permis de réduire la consommation de 16 % en deux ans, de 745 000 kilowattheures en 2019 à 620 000 kilowattheures en 2021, et de réaliser ainsi d'importantes économies, malheureusement masquées par la hausse des tarifs.

Nous disposons également de capteurs dans les bâtiments municipaux et nous misons sur la production d'énergie photovoltaïque. Notre production atteint aujourd'hui 415 000 kilowattheures par an, soit la consommation de 200 foyers. En revanche, l'autoconsommation totale est impossible, notre consommation n'étant pas homogène sur l'année. Aussi, nous la vendons en partie, ce qui rapporte environ 60 000 euros par an à la commune.

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