Intervention de Sonia de La Provôté

Délégation aux Collectivités territoriales et à la décentralisation — Réunion du 7 juillet 2022 à 9h00
Bilan d'étape de la mission conjointe de contrôle sur la revitalisation des centres-villes et des centres-bourgs

Photo de Sonia de La ProvôtéSonia de La Provôté, rapporteure :

Je partage votre avis sur le dispositif Denormandie. Les communes et les porteurs de projet qui l'ont utilisé le plébiscitent. Il y a avant tout un problème d'information.

En effet, les dispositifs ACV et PVD ne suffisent pas. Après le rapport de Rémy Pointereau et de Martial Bourquin, 200 villes avaient été retenues, pour un potentiel estimé de 600 villes moyennes. Ces dispositifs font surtout office de symbole : ils mettent l'accent sur la nécessité d'accompagner les centralités urbaines, petites ou moyennes, pour leur permettre de conserver de la vitalité. Mais ils restent de l'ordre du symbole et ne peuvent pas couvrir l'ensemble des besoins de financement à l'échelle du territoire français.

Comme le souligne Michel Canévet, le foncier, c'est le nerf de la guerre ! Or, certains territoires ne disposent pas de structures de portage. Là où il y a des établissements qui l'assument, cela fonctionne mieux. Le « zéro artificialisation nette » représente à la fois une contrainte pour les territoires ruraux et une opportunité, car le renchérissement du foncier vierge va rendre financièrement intéressantes les opérations de réhabilitation dans les centres urbains. Nous ferons des propositions sur le portage du foncier.

Enfin, on ne peut pas résumer une politique publique à un empilement d'appels à projets. Il faut du temps, des élus et des financements pour y répondre, sans oublier qu'un projet de revitalisation s'inscrit toujours dans l'histoire et les spécificités d'un lieu. Il me semble qu'il revient donc plutôt aux élus de bâtir un projet et de réaliser un appel de fonds en cohérence avec ce dernier.

Sylvie Robert évoquait le ressenti encore négatif d'un grand nombre d'élus. Il faut dire que l'on emploie depuis des années un vocabulaire absolument dramatique - déprise, dévitalisation, déclassement, diagonale du vide, désertification, « France moche » - qui a contribué à déclasser dans les têtes de nombreuses communes en France. Nous devons redonner une image positive de ces territoires. La crise du covid y a contribué, les programmes ACV et PVD également, en montrant qu'il y a une vie en dehors des métropoles.

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