Le ministère de la transition écologique a bien sûr établi son projet de réglementation en étroite concertation avec les professionnels locaux. Nous nous sommes également appuyés sur l'expertise du Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) et nous avons tenu compte des anticipations disponibles sur l'évolution du risque cyclonique à l'horizon 2050. Dans cette perspective, nous avons confié une étude spécifique à Météo-France, à la Caisse centrale de réassurance et à un bureau d'études techniques spécialisé. Il en est ressorti une aggravation du risque cyclonique sur l'océan Indien, qui n'allait pas complètement de soi avant la réalisation de l'étude. Tous ces éléments ont été intégrés au projet de réglementation et, in fine, dans les vitesses de référence auxquelles on demandera aux constructions neuves de résister structurellement, en fonction des territoires.
Naturellement, l'augmentation du niveau de protection offert, y compris pour les bâtiments à usage d'habitation, entraîne une augmentation des coûts, de l'ordre de 0,2 % à 1,8 % pour les bâtiments résidentiels et de 1,3 % à 3,6 % pour le non-résidentiel. Ces augmentations sont significatives, nous en sommes conscients, d'autant que les estimations ont été réalisées avant la crise liée à la guerre en Ukraine et ses incidences sur le coût des matériaux.
Néanmoins, ces études ont montré que, malgré l'augmentation des coûts, le bilan socio-économique pour la collectivité était positif, du moins avant la guerre en Ukraine. Sur la période 2022-2072, cette réglementation paracyclonique permet ainsi d'éviter 2,7 milliards d'euros de dommages. Certains points demandent encore à être approfondis avec la profession, notamment à La Réunion, mais il nous semble opportun, pour l'ensemble des parties prenantes, que cette réglementation puisse aboutir dans les meilleurs délais.