Intervention de Yoann La Corte

Délégation sénatoriale aux outre-mer — Réunion du 7 juillet 2022 : 1ère réunion
Audition dans le cadre du suivi de l'étude de la délégation sur les risques naturels dans les outre-mer

Yoann La Corte, direction générale de la prévention des risques (DGPR), ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires :

S'agissant des houlographes, je précise que le ministère de la transition écologique participe au financement du réseau Candhis (Centre d'archives nationales des données de houle in situ), opéré par le Cerema (Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement), qui permet de surveiller la houle et la mer. Nous continuons à nous assurer que les financements permettent de répondre aux enjeux de cette mission.

La volcanologie est une science relativement récente. Aujourd'hui, nous disposons d'outils permettant d'observer les phénomènes à l'oeuvre. La sismologie permet d'anticiper l'évolution et le risque d'éruption. Certains satellites permettent d'observer les phénomènes de déformation du cône volcanique - neuf stations GNSS (Global Navigation Satellite Systems) sont implantées à Mayotte en vue d'anticiper le risque d'éruption. Des stations de mesure des effusions gazeuses, notamment de CO2 - dans le cas de Mayotte, une station de mesure est implantée, afin de suivre l'évolution physico-chimiques du site.

Par l'ensemble de ces paramètres, nous sommes en capacité d'évaluer la probabilité de survenance d'une éruption.

Si cette science a évolué, elle ne permet pas aujourd'hui de dire de manière certaine et précise quand l'éruption aura lieu : ce sont seulement des présomptions d'événements, la fenêtre de fiabilité allant de quelques jours à plusieurs semaines.

Traduire la connaissance de ce risque dans une politique de prévention ou d'aménagement du territoire - faut-il urbaniser les sites à proximité du volcan ou à l'inverse les relocaliser ? - est un exercice relativement complexe, les informations scientifiques ne nous permettant pas de qualifier suffisamment la période de retour des événements.

En réalité, une éruption correspond à plusieurs sous-phénomènes : elle peut donner lieu soit à des projections de lave - ces fameuses bombes qui peuvent atteindre plusieurs kilomètres de diamètre -, soit à des phénomènes de cendres ou de gaz. Les cendres, par exemple, peuvent menacer la résistance structurelle du bâti. On a déjà vu, par ailleurs, des villes être recouvertes de cendres sur des hauteurs considérables.

Avec l'IPGP, nous essayons de quantifier, de localiser ces phénomènes et d'estimer leur période de retour. Dans certains cas, la réponse la plus adaptée relèvera de la sécurité civile ; dans d'autres - nous l'espérons -, nous pourrons agir sur la prévention et l'aménagement du territoire.

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