Ce sont non pas les concurrents d'EDF qui profitent de l'Arenh, mais bien leurs clients. Comme on s'y est engagé, lorsque nous recevons une tranche d'une cinquantaine d'euros par MWh, nous la transférons dans les tarifs. La vérité, c'est qu'en passant le plafond de l'Arenh de 100 à 120 TWh, le Gouvernement a fait absorber, via cette mise à disposition de 20 TWh, une partie du « bouclier tarifaire », de façon à ce que cela ne soit pas un financement budgétaire. Vu d'EDF, cela pèse sur l'entreprise.
Le « bouclier tarifaire » pèse sur les comptes de mon entreprise. L'activité de raffinage de TotalÉnergies est bénéficiaire, à l'inverse de la distribution de gaz et d'électricité, qui perdent lourdement de l'argent. Il convient de réserver les mesures de soutien aux populations les plus fragiles. Celles disposant d'un certain pouvoir d'achat peuvent et doivent connaître la réalité du prix de l'énergie. Le coût de la transition énergétique sera considérable. Certes, nous devons amortir les chocs les plus importants, mais les consommateurs doivent prendre conscience du prix de l'énergie et s'habituer à ce que l'énergie coûte plus cher durant cette phase de transition. Le prix du gaz ne connaîtra pas une baisse considérable en Europe dans les prochaines années, compte tenu de la persistance de la crise en Ukraine. Le « bouclier tarifaire » était censé être transitoire : force est de constater que nous n'en prenons pas le chemin.
En l'état, le futur projet de loi ne me semble pas comporter de difficultés particulières.