On a fixé les règles de ce marché en considérant que le gaz russe était du gaz domestique européen. Pour que ce système fonctionne, il faut avoir la maîtrise de sa production, comme c'est le cas des États-Unis. En revanche, lorsque l'on dépend de pays étrangers, comme en Europe, ce système ne fonctionne pas.
Le Japon et la Chine ont résolu cette difficulté en contractant sur 20 ou 25 ans. En contrepartie, ces contrats reposent sur des calculs des prix en fonction de ceux du pétrole avec des planchers et des plafonds, moyennant quoi ils achètent actuellement le baril de GNL à 80 dollars quand on l'achète en Europe à 200 dollars.
L'Europe doit accepter de s'engager à moyen et long termes, mais cela suppose d'avoir de la visibilité en matière de stratégie climatique. Si nous manquons de terminaux de regazéification, c'est aussi parce qu'il y a une volonté politique de sortir du gaz, et que ce type d'investissement s'amortit sur 20 ans.