Madame la sénatrice Jasmin, comme vous le rappelez, les territoires d’outre-mer, notamment la Guadeloupe, font face à des difficultés importantes et connaissent un taux de pauvreté supérieur à la moyenne nationale.
C’est sur le fondement de ce constat que la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté, déployée par le Gouvernement à partir de 2018, a donné lieu à des actions spécifiquement consacrées aux problématiques ultramarines.
Je pense par exemple aux mesures renforcées en matière d’accueil des jeunes enfants, notamment les projets financés dans le cadre de l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) « Accueil pour tous » ou encore le projet conduit avec le régiment du service militaire adapté (RSMA) de la Guadeloupe, afin d’accueillir et d’accompagner de jeunes mères célibataires.
L’ensemble de ces mesures ont eu un impact dans les territoires ultramarins, que ce soit le subventionnement par l’État des petits-déjeuners à l’école – 20 % des bénéficiaires de ces repas sont Ultramarins –, dont le montant a augmenté dès septembre 2020, ou bien encore le volet mobilité solidaire en faveur des demandeurs d’emploi, notamment en Guadeloupe.
Au total, entre 2019 et 2022, la contractualisation entre l’État et les collectivités ultramarines a permis de financer pour plus de 70 millions d’euros les politiques sociales menées par les conseils départementaux.
Concernant la Guadeloupe, la stratégie pauvreté a permis de financer la mise en place du SAMU social et son extension, en 2023, à toute la Guadeloupe continentale. Plus de quatre-vingts projets en faveur des publics précaires destinés à l’amélioration du logement et du cadre de vie, à l’accès à la culture, à la santé et à l’emploi ou encore à l’inclusion numérique ont été financés par l’État cette année.
Vous avez raison, madame la sénatrice, la crise sanitaire a pu aggraver certaines difficultés, et c’est pourquoi l’État a répondu présent. Le système de protection sociale et les mesures d’urgence ont joué un véritable rôle d’amortisseur social et ont permis d’éviter une détérioration sur le long terme.
En outre-mer, le premier plan d’aide alimentaire d’urgence a mobilisé 4 millions d’euros supplémentaires pour faire face à une hausse de la précarité alimentaire. Il nous reste cependant à accroître nos efforts et sans doute à davantage adapter les mesures de lutte contre la pauvreté aux spécificités des territoires ultramarins…