Intervention de Teva Rohfritsch

Réunion du 3 août 2022 à 14h30
Projet de programme de stabilité pour 2022-2027 — Déclaration du gouvernement suivie d'un débat

Photo de Teva RohfritschTeva Rohfritsch :

Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, il n’y a pas si longtemps, nous nous étions habitués à considérer un taux de chômage dépassant les 10 % comme une fatalité. Comble de l’injustice, le taux de chômage des femmes a même parfois dépassé les 12 %.

Il n’y a pas si longtemps, nous nous étions résignés. Le secteur secondaire s’effondrait et notre puissance industrielle semblait destinée à n’être plus qu’un lointain souvenir.

Il n’y a pas si longtemps, nous pensions qu’une trajectoire de retour à l’équilibre ne pourrait être présentée et qu’il nous serait impossible de repasser en dessous des 3 % de déficit public.

Il n’y a pas si longtemps, nous pensions que l’état de nos finances pudiques et la croissance atone nous rendraient impuissants à affronter les crises qui pourraient nous frapper.

Et pourtant…

Pourtant, mes chers collègues, le chômage continue de baisser comme jamais auparavant.

Pourtant, l’emploi industriel repart et connaît un regain de dynamisme, grâce au plan de relance et aux réformes fiscales et réglementaires entamées depuis 2017.

Pourtant, nous avions réussi à faire repasser le déficit public en dessous des 3 % pour la première fois depuis le début des années 2000, avant, bien entendu, qu’une crise mondiale d’une ampleur sans précédent ne vienne bouleverser nos efforts et ceux du Gouvernement.

Pourtant, nous avons su faire face à la crise mondiale la plus grave depuis la dernière guerre mondiale, main dans la main avec nos partenaires européens, grâce à un plan de relance inédit, qui a non seulement sauvé notre économie du désastre et le pouvoir d’achat des Français, lequel a même progressé sur la période, mais également remis notre industrie sur les rails de la compétitivité et permis de préparer l’avenir.

Mais la question que j’entends monter du côté droit de l’hémicycle, c’est : pouvons-nous sacrifier au présent notre avenir et celui de nos enfants ? Du côté gauche, j’entends dire au contraire que nous n’en faisons jamais assez et qu’il ne faut pas laisser la rigueur imposer ses contraintes.

Aux uns comme aux autres, je répondrai que la trajectoire proposée par le Gouvernement porte une vision pour la France qui répond à la double exigence qui vous anime, en dépit de nos désaccords. Elle répondra aux inquiétudes en préservant le soutien nécessaire de l’État dans bon nombre de domaines, tout en présentant une normalisation de nos finances publiques qui permette de préserver les générations à venir. Il tiendra à notre vigilance de parlementaires que nous respections cet engagement. Nous comptons sur vous tous, mes chers collègues, comme vous pouvez compter sur nous.

Même tardif, ce débat sur le programme de stabilité est toujours un moment de clarté, qui nous permet de nous positionner sur ces questions essentielles et sur la direction que nous prendrons. Mais ce débat redoublera d’importance au moment de l’examen du projet de loi de programmation des finances publiques. Ce sera pour nous, parlementaires, le véritable moment de nous saisir de ce sujet. Le groupe RDPI sera au rendez-vous !

En attendant, nous continuons d’agir dans cette direction pour soutenir l’emploi et l’activité économique, tout en faisant face aux impondérables. Nous avons voté hier l’augmentation du plafond des heures supplémentaires défiscalisées.

Encourager l’emploi et la croissance, rétablir nos finances publiques, soutenir les plus fragiles : telle est la volonté qui nous anime depuis 2017 et c’est l’équation délicate que nous aurons à résoudre au cours des années qui viennent.

Monsieur le ministre, vous l’avez rappelé, la dynamique est lancée pour 2022 : le taux de croissance s’établirait à 2, 5 % et le déficit continuerait de se résorber, de 1, 4 %.

Nous faisons néanmoins encore face à des tensions comme celles sur le pouvoir d’achat, sujet qui nous a occupés jusqu’à tard cette nuit, ou plutôt tôt ce matin. Nous nous attaquons à chacun de ces sujets à bras-le-corps, collectivement. Nous y faisons face, mais nous devons aussi poursuivre avec raison et détermination nos efforts. La tâche n’est pas facile, mais nous y arriverons. Nous le devons à nos concitoyens et aux générations futures, pour qui nous devons bâtir un avenir.

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