Intervention de Patrick Martin

Délégation aux entreprises — Réunion du 10 février 2022 à 9h00
Table ronde sur le commerce extérieur avec des représentants des entreprises en présence de m. pierre kuchly vice-président de la cpme nationale chargé de la coordination des unions territoriales ; m. patrick martin président délégué du medef ; m. olivier schiller vice-président du meti et « ambassadeur eti » et président de septodont

Patrick Martin, président délégué du MEDEF :

Cette affection de notre pays pour l'industrie est en effet très heureuse, mais je ne peux m'empêcher d'avoir un petit doute. Tout le monde s'accorde à dire qu'il faut de l'industrie mais quand il faut passer à l'acte, personne n'en veut près de chez soi. Nous nous réjouissons que les émissions de carbone de la France baissent alors que l'empreinte carbone a augmenté parce qu'on a déplacé les productions. La France n'étant pas une bulle, il faudrait qu'on ait une vision un peu plus globale.

Si on partage cette conviction que je qualifierais d'industrialiste, c'est notre responsabilité collective de porter très haut, très fort et systématiquement ce message : « Si vous voulez un emploi, si vous voulez que vos enfants aient un emploi qualifié et beaucoup mieux rémunéré dans l'industrie que la plupart des métiers de service, convenez qu'il faut développer des usines à proximité de chez vous et donc ne pas exercer des recours matin, midi et soir en faisant appel à des associations qui nous font tous perdre du temps ».

Sur les prélèvements obligatoires, il faut conserver et développer deux dispositifs essentiels dans une économie de la connaissance : le crédit d'impôt recherche, qui est un véritable élément d'attractivité et de compétitivité pour les entreprises, et le crédit d'impôt innovation pour les PME, un dispositif assez méconnu qui doit être beaucoup plus développé.

Nous sommes face à un énorme mur avec la transition profonde que nos économies vont connaître autour de la thématique environnementale. C'est certainement une opportunité pour notre économie, si le sujet est pris d'une manière très résolue et raisonnée, mais cela va amener la collectivité nationale à investir massivement, y compris sur des technologies qui, pour certaines, ne sont pas matures et qui ne sont pas utilisées aujourd'hui pour une bonne raison. Je connais peu de chefs d'entreprise climato-sceptiques, ou qui se plaisent à polluer la planète. S'il y a des technologies aujourd'hui polluantes, c'est parce que les technologies non polluantes sont beaucoup plus coûteuses et qu'on a des enjeux de compétitivité.

Pour le MEDEF, il va falloir que les entreprises soient soutenues parce qu'elles vont devoir investir sur des technologies, des process, des offres de produits et de services. Ce qui nous amène à l'état assez glaçant de nos finances publiques en termes de déficit et d'endettement. Il va falloir remettre à plat un certain nombre de services votés, notamment des dépenses de fonctionnement, car je ne pense pas qu'on puisse monter à 300 % d'endettement public.

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