Intervention de Pierre Kuchly

Délégation aux entreprises — Réunion du 10 février 2022 à 9h00
Table ronde sur le commerce extérieur avec des représentants des entreprises en présence de m. pierre kuchly vice-président de la cpme nationale chargé de la coordination des unions territoriales ; m. patrick martin président délégué du medef ; m. olivier schiller vice-président du meti et « ambassadeur eti » et président de septodont

Pierre Kuchly, vice-président de la CPME nationale, chargé de la coordination des unions territoriales :

Il se trouve que, quand je ne suis pas à la CPME nationale, je suis aussi le président de la chambre de commerce et d'industrie du Val d'Oise. M. Segouin, vos propos sur le chômage m'ont interpellé car en effet, le Val d'Oise est le département le plus jeune de France métropolitaine et, quand vous êtes à l'Est, les taux de chômage sont affolants. Il n'y a plus aucun projet structurant : les derniers étaient la ville nouvelle de Cergy en 1970, l'aéroport de Roissy en 1973 et j'ajoute l'université de Cergy en 1992. Le Premier ministre a récemment annoncé un plan Val-d'Oise, sur lequel on porte beaucoup d'espoir. Si on ne propose pas de développement économique près de chez eux à ces jeunes dans les cités, soit ils s'en vont, soit ils font des bêtises. Je me suis présenté un jour à la maire de Paris en tant que président de la chambre de commerce et d'industrie du Val d'Oise. Celle-ci m'a demandé pourquoi je venais ! Tout est fait pour que les Valoisiens restent dans leur département, ne viennent surtout pas à Paris ni dans le reste de l'Île-de-France. Cet exemple se retrouve dans beaucoup de territoires en France. Là où je suis inquiet, c'est bien entendu ce qu'explique Sébastien Meurant par rapport aux aides aux entreprises étrangères, l'abandon des comités d'expansion économique sur les départements qui sont extrêmement utiles ; mais d'une manière générale, on dit « on va réindustrialiser la France », mais est-ce qu'on peut vraiment le faire ? Vous avez cité l'exemple d'une usine qui a mis trois ans pour obtenir un permis de construire, mais c'est un exemple parmi d'autres. On ne peut pas construire ici, c'est trop vert, là, vous avez des crapauds qui passent... Alors on passe aux friches, mais je doute qu'il y en ait assez et qu'elles soient forcément adaptées. Dans le Val d'Oise, dès que vous dites « on va construire une usine à tel endroit », vous avez 20 à 25 personnes qui se mettent au rond-point, qui bloquent tout et on n'entend plus que ça. Si le préfet, moi-même ou la ministre donne une interview au Parisien pour défendre le projet, ces 20 personnes ont un droit de réponse et on arrive à des ouvertures d'usines avec 3, 4, 5 ans de retard. Pendant ce temps-là, devinez ce que font les Chinois, les Coréens, les Vietnamiens, les Italiens et les Allemands ? Ils avancent !

Dans le Val d'Oise, nous avons beaucoup d'entreprises étrangères, un peu plus de 65 entreprises japonaises notamment. Bien sûr qu'elles profitent des aides publiques.

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