L'idée de Jean-Yves Le Drian, avec la loi du 4 août 2021, était de passer d'une politique de l'outil à un outil au service de la politique. Dans ce cadre, l'AFD avait un triple mandat, portant sur l'aide aux les pays les plus pauvres, aux pays émergents et aux outre-mer. Un travail devait être mené sur une répartition plus claire entre les prêts et les dons, ainsi que sur les questions du multilatéralisme et du bilatéralisme. Des orientations prioritaires étaient aussi prévues, notamment sur le climat et les questions de genre. L'AFD a-t-elle avancé sur ces points depuis un an ? Quels résultats, perspectives, difficultés éventuelles et nécessaires évolutions avez-vous identifiés, y compris par rapport au contrat d'objectifs et de moyens ?
Nous sommes nombreux à avoir été interpellés par les syndicats sur la question de la réforme des personnels de l'AFD, qui se fait à plusieurs niveaux et relève d'un décret. Pour autant, je considère que le dialogue social est nécessaire. Qu'en est-il à cet égard, qu'il s'agisse du statut des personnels, des prochaines étapes et des trois unités qui composent le groupe AFD ? À la lecture des documents transmis par les syndicats, nous sommes inquiets. Comptez-vous poursuivre, améliorer et densifier le dialogue social ? Il est important que des accords soient trouvés entre la direction que vous représentez et les organisations syndicales, lesquelles ont été reçues par le président du Sénat.
Il serait bon, par ailleurs, de faire un point sur la question du siège de l'AFD, qui a fait l'objet d'un vaste débat, et ce d'un point de vue juridique, financier et calendaire. Sur ces 50 000 mètres carrés, 10 000 ne seraient pas affectés à l'AFD. D'un côté, Bercy souhaitait que ces espaces soient loués ou vendus, ce qui représentait des rentrées financières ; de l'autre, le Quai d'Orsay envisageait la création d'une cité du développement, ce qui financièrement n'est pas la même chose...
Un autre sujet important est la question du travail avec le Parlement. Au-delà de la nomination d'une secrétaire d'État chargée, notamment, du développement - une réponse positive à une demande ancienne - et des auditions que nous pouvons mener, comment souhaitez-vous travailler avec le Parlement et en particulier le Sénat dans les trois prochaines années ? Pour notre part, nous considérons qu'il faut « muscler le jeu » afin d'assurer un travail plus régulier non seulement sur l'aspect budgétaire, mais également sur la stratégie, le ciblage et le suivi des grands dossiers.