président de la commission de la culture. – C’est le principe même des « cités éducatives » que vous mentionnez dans le rapport.
Mme Brigitte Lherbier. – Une toute petite remarque : je suis très déçue qu’il n’y ait plus de ministre de la protection de l’enfance...
M. Hussein Bourgi. – Je voudrais verser un témoignage à ce dossier déjà excellemment traité par nos rapporteurs, celui d’un sénateur qui est aussi élu régional et siège à ce titre au conseil d’administration de lycées de l’Hérault. Au lendemain du tragique assassinat de Samuel Paty, le ministre de l’éducation nationale de l’époque, Jean-Michel Blanquer, avait théorisé ce qu’il appelait le « carré régalien », invitant la communauté éducative à ouvrir ses portes aux autres acteurs institutionnels.
J’ai pu constater avec quel volontarisme les chefs d’établissement ont sollicité la gendarmerie, la police nationale, la PJJ. En amont de la délinquance et de la commission de l’infraction, tout un travail d’éducation et de prévention peut et doit en effet être accompli.
Or, très vite, les principaux des collèges et les proviseurs des lycées se sont heurtés à l’absence de moyens humains mobilisables, aussi bien dans la gendarmerie que dans la police – je ne parle même pas de la PJJ... –, pour sensibiliser, former, informer.
Un représentant des forces de l’ordre a fini par me faire une réponse très « cash » : la priorité de la police n’est pas d’organiser des matchs de football avec des jeunes, m’a-t-il dit, mais de faire en sorte qu’il y ait du « bleu » dans la rue, comme le disait un ancien ministre de l’intérieur... Le jour où mon ministre me dira d’aller dans les collèges et dans les lycées, a-t-il ajouté, je prendrai un peu de bleu dans la rue pour le mettre dans les classes ! En attendant que ce jour arrive, voilà la réalité à laquelle sont confrontés tant les policiers et les gendarmes que les chefs d’établissement dans notre pays...