Intervention de Pierre Louault

Commission des affaires économiques — Réunion du 28 septembre 2022 à 9h35
Compétitivité de la ferme france – examen du rapport d'information

Photo de Pierre LouaultPierre Louault :

rapporteur. – Troisième axe, il faut faire de la Ferme France un leader en matière d’innovation environnementale. Nous proposons ainsi d’augmenter les crédits des plans d’investissement portant sur l’innovation agricole, de prolonger le volet « troisième révolution agricole » du plan France 2030, de promouvoir la recherche sur les new breeding techniques et de réformer la recherche agricole pour la mettre au service des besoins techniques des agriculteurs. Sur ce point, nous proposons d’augmenter les moyens dédiés à la recherche technique, en redéfinissant les missions de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) ou, à défaut, en réorientant certains de ses crédits vers la recherche de solutions techniques utiles aux agriculteurs. Il est également indispensable de préserver les budgets des instituts techniques payés par les agriculteurs au travers du compte d’affectation spéciale développement agricole et rural (Casdar) et de renforcer la coopération entre l’Inrae et ces instituts.

Nous pourrions par ailleurs doper l’investissement agricole par un crédit d’impôt ou un suramortissement fiscal adapté. Aussi, nous proposons de reprendre une idée figurant dans la proposition de loi de notre ancien collègue Jean-Claude Lenoir, à savoir la création d’un livret Agri, sur le modèle du livret développement durable et solidaire ou du livret A, afin de faciliter l’emprunt du secteur agricole et agroalimentaire dans un contexte de remontée des taux.

Pour être compétitif, il faut être plus résilient. C’est pourquoi nous appelons le Gouvernement à appliquer pleinement et entièrement la loi sur l’assurance récolte, tout en s’engageant dans une réforme internationale de la moyenne olympique. Il faut, en parallèle, favoriser un investissement massif dans les moyens techniques de lutte contre les aléas, par exemple en mettant le paquet sur le développement du stockage de l’eau, en levant les freins actuels, financiers ou contentieux.

Quatrième axe, il faut reconquérir les marchés perdus et conquérir les marchés d’avenir. Cela passe d’abord par un changement de paradigme : quitter les visions décroissantes au niveau européen et demander à amender la stratégie européenne « de la Ferme à la fourchette », en tenant compte de la dégradation du contexte international et européen et des nécessités de maintien d’une autonomie alimentaire compatible avec nos objectifs environnementaux. C’est ce que proposait le rapport de notre commission sur la souveraineté de la France.

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