Intervention de Hervé Gillé

Commission de l'aménagement du territoire et du développement durable — Réunion du 14 septembre 2022 à 9h00
Audition de M. Jean-Pierre Farandou président-directeur général de la sncf

Photo de Hervé GilléHervé Gillé :

À vouloir courir plusieurs lièvres à la fois, on n'arrive pas à destination... Vous brandissez la somme de 100 milliards d'euros, dont la moitié viendrait de l'État : qui apporterait les 50 milliards d'euros restants ? Surtout, comment financer l'ensemble des enjeux que vous évoquez alors que nous sommes face à un mur budgétaire ? Pensez-vous sérieusement que nous pourrons tout faire dans les années à venir ? N'y a-t-il pas des priorités évidentes pour éviter le décrochage face à l'ensemble des réseaux européens ? Pourriez-vous nous les préciser, qu'il s'agisse des réseaux, des usagers, des transports du quotidien ou des nouvelles LGV ?

Vous mettez en avant la reconquête du fret ferroviaire, dont vous souhaitez doubler la part modale - elle est actuellement de 9 %. Selon vous, il faudrait y consacrer a minima 15 milliards d'euros sur quinze ans : pouvez-vous préciser ce chiffre ? N'est-ce pas, justement, la priorité n° 1, avec les transports du quotidien et l'amélioration du réseau ?

En parallèle, l'offre de service inspire un certain nombre d'inquiétudes. Ainsi, sur la ligne Bordeaux-Paris, le nombre de liaisons quotidiennes est passé de 18,5 à 14. L'offre a certes subi la crise du covid, mais, à ce jour, elle ne semble pas avoir été rétablie. Le sera-t-elle de manière pérenne ? De même, dans les Pyrénées-Atlantiques, la liaison avec Pau s'est fortement dégradée. À certains moments, il a fallu s'y prendre quinze jours à l'avance pour obtenir un billet de train Pau-Paris.

Pour y ouvrir de nouveaux marchés, il semble que vous ayez envoyé en Espagne du matériel qui nous fait aujourd'hui défaut. Pourriez-vous nous apporter des précisions à ce sujet ?

Enfin, la tarification en temps réel en fonction de la demande, ou yield management, entraîne des écarts de prix considérables : incroyable mais vrai, les prix peuvent être plus élevés en seconde classe qu'en première ! Évidemment, ce dispositif peut présenter un intérêt pour les finances de la SNCF, mais il pose des questions de fond. On ne peut qu'approuver le développement de nouvelles liaisons dotées de matériels adaptés et proposées à des tarifs privilégiés ; mais force est d'observer que les considérations de nature économique dégradent la relation avec les usagers.

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