Intervention de Victoire Jasmin

Délégation sénatoriale aux outre-mer — Réunion du 6 octobre 2022 : 1ère réunion
Audition de M. Jean-François Carenco ministre délégué auprès du ministre de l'intérieur et des outre-mer chargé des outre-mer

Photo de Victoire JasminVictoire Jasmin :

Je souhaite attirer votre attention sur les difficultés des transporteurs à maintenir ou à contracter une police d'assurance. Plusieurs de leurs représentants m'ont fait part de leurs inquiétudes à l'occasion du colloque de l'Union nationale des organisations syndicales des transporteurs routiers automobiles (Unostra).

Très peu de compagnies acceptent d'assurer les transporteurs de marchandises et de passagers. Pis encore, l'une des compagnies refuse de reconduire les polices d'assurance arrivant à leur terme. C'est le cas en Guyane notamment. Je précise que mes interlocuteurs n'ont connu aucun sinistre pouvant justifier une telle attitude.

Les assurances sont très chères. J'avais déjà soulevé ce problème lors de l'examen du projet de loi portant mesures d'urgence pour la protection du pouvoir d'achat. Faute d'assurance, les transporteurs se trouvent désormais dans l'illégalité. Des emplois directs et indirects sont menacés. Monsieur le ministre, pouvez-vous intervenir auprès des compagnies concernées ? Je précise qu'une seule compagnie offre ce type de services dans les Antilles.

Je veux également vous interroger sur l'emplacement des éoliennes dans les territoires d'outre-mer. Nous connaissons des problèmes de foncier à la Guadeloupe. Sur la Basse-Terre, les sols sont pollués par le chlordécone, tandis que la Grande-Terre compte de nombreux projets agricoles visant à atteindre la souveraineté alimentaire. Or l'implantation d'éoliennes est prévue sur le territoire de nombreux groupements fonciers agricoles (GFA). Certes, la souveraineté énergétique est un sujet important, mais nos territoires sont exigus. Bien sûr, je suis favorable à la transition énergétique de nos territoires, mais il faut aussi manger. Les agriculteurs sont vent debout contre l'installation d'éoliennes sur des surfaces auparavant consacrées à l'agriculture. Nous devons apaiser la situation en privilégiant un développement harmonieux de l'agriculture et des éoliennes.

Les sociétés d'aménagement foncier et d'établissement rural (Safer) des outre-mer ne disposent pas de terrains en nombre suffisant pour utiliser les dotations prévues par l'État. Elles rencontrent aujourd'hui de graves difficultés. Ces problèmes se situent au carrefour du développement économique, de la qualité de vie et de la vocation agricole de la plupart de nos territoires.

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