Depuis trente ans, faute de politiques publiques adéquates, la France fait face à la perte de son industrie. Nous en avons enfin pris conscience ces dernières années et nous avons commencé à prendre des mesures.
Pourtant, face à l’explosion des prix de l’énergie, cette menace est de nouveau d’actualité. Le mégawattheure de gaz naturel redescend difficilement sous la barre des 200 euros. Les prix de l’électricité s’envolent. Après dix ans d’excédents, la balance commerciale de la zone euro a lourdement chuté.
Tous les secteurs sont concernés, du verre à l’aluminium, en passant par le ciment ou l’acier. Aux difficultés, évoquées depuis des mois, des collectivités, des agriculteurs et bien sûr des familles s’ajoutent celles des entreprises. Elles organisent leur activité des prochains mois à la baisse. Les PME annoncent des fermetures.
Aux licenciements s’ajouteront des fragilités importantes sur des secteurs clés et des importations obligatoires en provenance d’autres continents. Notre souveraineté est menacée sur bien des aspects, notamment industriels et alimentaires. Certaines pénuries sont à craindre, ce qui risque de nuire non seulement au pouvoir d’achat, mais aussi à notre puissance économique.
C’est un choc majeur de compétitivité pour l’Europe. L’écart n’est plus entre pays européens, mais entre l’Europe et le reste du monde, ce qui laisse craindre de nouvelles délocalisations.
Alors que l’urgence est à la solidarité européenne, les discussions sur le découplage des prix du gaz et de l’électricité rencontrent des difficultés et des actions unilatérales fragilisent notre ensemble. Je comprends la volonté de nos amis allemands, avec leur bouclier anti-inflation, mais au-delà de cette amitié, nous ne pouvons pas continuellement subir leurs choix en matière énergétique.
Monsieur le ministre, quelles actions comptez-vous mener pour éviter cette catastrophe économique tant au niveau français qu’au niveau européen ?