Monsieur le sénateur, la politique migratoire de la France est l’un des axes prioritaires de l’action du ministère de l’intérieur. Des débats sont d’ailleurs prévus dans les semaines à venir, au Sénat et à l’Assemblée nationale, avant la présentation d’un projet de loi par le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, en début d’année prochaine.
Nous le savons, notre politique migratoire doit évoluer. Pour cela, nous devons être plus fermes avec celles et ceux qui n’ont pas leur place sur le sol français et, dans le même temps, mieux intégrer celles et ceux qui ont vocation à y rester. L’intégration des étrangers en situation régulière est un enjeu majeur de notre politique migratoire, et c’est l’honneur de la France. Or le système actuel, qui conduit à une trop forte concentration sur certains territoires, n’est pas satisfaisant. Il suffit d’en parler aux élus locaux concernés, qui se tournent régulièrement vers l’État pour les accompagner face à ces situations humainement compliquées à gérer.
Nous devons donc mieux organiser les flux et les accueils de migrants pour mieux intégrer ces derniers. Le mécanisme de répartition territoriale existe déjà. Il fonctionne et a fait ses preuves pour les demandeurs d’asile. Nous l’avons d’ailleurs mis en œuvre à grande échelle avec l’accueil des personnes déplacées d’Ukraine. §Une grande partie d’entre elles avaient afflué en quelques jours dans les hubs de Paris, Strasbourg et Nice. Une fois l’accueil d’urgence garanti, nous leur avons proposé d’être hébergées partout sur le territoire, et cela a fonctionné.
Cette politique, il faut donc aujourd’hui la développer, notamment à travers des mécanismes incitatifs. C’est le travail que nous conduisons, là encore, en étroite concertation avec les territoires, les associations, les élus locaux, qui sont mobilisés pour répondre aux enjeux d’intégration, d’emploi, de formation et d’attractivité.