Toutes les enquêtes convergent pour dire que cette rentrée universitaire sera la plus chère de ces vingt dernières années.
L’Union nationale des étudiants de France (UNEF) estime la hausse du coût de la vie étudiante à 400 euros : les frais d’inscription explosent, et le prix des pâtes, base de l’alimentation des étudiants, a augmenté de 21 % en un an.
Ainsi, 56 % des étudiants ne mangeraient pas à leur faim ; je dis bien 56 % ! À Lille, un tiers des étudiants vivent déjà sous le seuil de pauvreté.
Oui, en France, les étudiants ont faim. L’inflation est pour eux un coup de grâce.
Oui, en France, les étudiants ont froid. Ils vont subir un nouvel hiver dans les logements délabrés des centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires (Crous), qui seront encore moins bien chauffés cette année.
Oui, en France, les étudiants ont peur. Le traumatisme de l’enseignement à distance ressurgit. Certaines universités, comme celle de Strasbourg, envisagent une fermeture pour faire des économies d’énergie. Ils ont peur également de Parcoursup, dont l’algorithme opaque les hante, et de la sélection à l’entrée en master, véritable épée de Damoclès.
Le Gouvernement fait des annonces, mais elles sont sans commune mesure avec l’ampleur, la gravité et l’urgence de la situation.
Les étudiants sont-ils encore une priorité pour ce gouvernement ? Quelle université voulons-nous pour demain ?