Intervention de Gérald Darmanin

Réunion du 5 octobre 2022 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Évacuation du square de forceval à paris

Gérald Darmanin :

Madame la sénatrice, en effet, tôt ce matin, à peu près un millier de policiers étaient dans le dix-neuvième arrondissement de Paris pour procéder à la destruction, après réquisition des services de la Ville de Paris, de ce qu’on pourrait appeler une « ville parallèle », depuis la « colline du crack », que vous avez évoquée, jusqu’au square de Forceval, mais également pour interpeller les personnes qui y passent la nuit, dont vous savez qu’elles sont à peu près 200 ; entre 600 et 700 y sont présentes le jour, en fonction d’un certain nombre d’aléas, puisque nous avons compté jusqu’à 17 points de deal de crack dans cette zone.

Il me faut rappeler que, cette année, depuis le 1er janvier, 772 affaires ont été traitées par la police parisienne, et 584 personnes interpellées. Cela montre à chacune et à chacun le travail qui était déjà effectué auparavant.

Cependant, après m’en être ouvert auprès de Mme la Première ministre, j’ai décidé de lancer cette opération, qui permettra de laisser pendant plusieurs jours, plusieurs semaines, voire plusieurs mois, s’il le faut, des centaines de policiers entre la place de la Bataille-de-Stalingrad, à Paris, et les villes d’Aubervilliers et de Pantin, pour empêcher la reconstitution de ces villages de drogue à ciel ouvert : il s’agit non pas de les déplacer, mais bien d’y mettre fin.

Ce matin, 211 contrôles d’identité ont été effectués : 52 individus étaient en infraction à la législation sur les étrangers, c’est-à-dire en séjour irrégulier sur le territoire national ; ils sont donc en train d’être conduits dans des centres de rétention administrative (CRA). Nous avons réservé 70 places de CRA pour pouvoir y mettre ces personnes jusqu’à leur expulsion du territoire national. On a mis à l’abri 62 autres personnes, notamment des femmes particulièrement vulnérables. La police a effectué 39 interpellations, dont 17 fiches de recherche ; 6 infractions à la législation sur les stupéfiants ont été relevées, 11 personnes avaient des armes et un pistolet automatique a d’ailleurs été retrouvé ce matin très tôt. Enfin, il a été procédé à 5 hospitalisations d’office.

Madame la sénatrice, l’État a pris ses responsabilités pour mettre fin à ce désordre, que les Parisiens ne pouvaient plus accepter. Il faut désormais que les collectivités locales, en lien bien sûr avec les autorités de santé, prennent aussi leurs responsabilités. C’est le sens des appels que j’ai eus avec Mme la maire de Paris, que j’ai prévenue hier. C’est aussi le sens du travail partenarial auquel Mme la Première ministre et moi-même appelons, avec la région Île-de-France et la Ville de Paris pour que l’ordre soit maintenu, bien évidemment, mais aussi pour que le suivi sanitaire soit assuré.

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