Monsieur le ministre, le Morbihan s’intéresse aussi aux outre-mer !
Comme vous l’avez souligné, ceux-ci représentent 80 % de la biodiversité française et regroupent 93 % de nos aires marines protégées. Ces zones sont riches d’une biodiversité exceptionnelle, et la valeur des récifs coralliens et des mangroves est inestimable. Pourtant, contrairement aux recommandations de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), ni la pêche industrielle ni le chalutage de grand fond, qui constitue une véritable menace pour la biodiversité, ne sont interdits dans la plupart de nos aires marines. Ces pratiques sont seulement prohibées dans les aires marines strictement protégées. Or la France accuse un retard important dans le déploiement de ces zones. En 2021, lors du One Planet Summit, le Gouvernement s’est fixé l’objectif de 10 % de zones du territoire national sous protection forte en 2030, alors que ce pourcentage s’élève dès aujourd’hui à 39 % pour le Royaume-Uni et à 24 % pour les États-Unis.
Comme l’a rappelé le rapport de la délégation aux outre-mer, ces aires protégées doivent disposer de moyens importants pour être effectives. Or ceux de la marine nationale ou de l’Office français de la biodiversité (OFB) sont aujourd’hui très insuffisants dans les outre-mer. Les parcs naturels marins de Martinique, de Mayotte ou des îles Glorieuses ne comptent qu’un seul agent pour 2 000 kilomètres carrés d’océan.
Monsieur le ministre, alors que la COP15 de la convention sur la diversité biologique des Nations unies débutera dans quelques semaines à Montréal, quels moyens le Gouvernement mettra-t-il en œuvre, en lien avec les collectivités, pour protéger la biodiversité outre-mer et rendre effectif l’objectif de 10 % de ces zones placées sous protection forte ?