Intervention de Michelle Gréaume

Réunion du 5 octobre 2022 à 15h00
Place des outre-mer dans la stratégie maritime nationale — Débat interactif

Photo de Michelle GréaumeMichelle Gréaume :

Monsieur le ministre, le 4 janvier 2022, le Sénat débattait en séance publique de la souveraineté maritime française. Le mois suivant était publié le rapport qui fonde notre débat d’aujourd’hui ; il est consacré à la place des outre-mer dans cette souveraineté maritime. Ce rapport, particulièrement riche, évoque les différents enjeux, notamment sécuritaires, économiques, énergétiques, environnementaux et climatiques.

Nous considérons effectivement que le combat pour la préservation des océans est important. Mais quel sens donner à notre souveraineté maritime si nous ne portons pas un regard particulier sur ces territoires ?

Ce qui saute aux yeux à la lecture du rapport, c’est l’absence de référence à ceux qui sont en première ligne, c’est-à-dire, notamment, les populations et leurs élus.

Comment donner toute la place aux outre-mer sans répondre à leurs besoins ? Si nous voulons valoriser la présence de la France, il est nécessaire d’agir vite, de donner des moyens humains, capacitaires, et de rassembler l’ensemble des acteurs pour une réelle réflexion stratégique.

Il est important de répondre, avec les élus, aux manques de moyens pour surveiller ces territoires, par exemple en leur octroyant du matériel amphibie, essentiel en cas de catastrophe naturelle, en comblant le manque de frégates de surveillance ou en accélérant l’adaptation aux nouvelles technologies, par exemple par l’utilisation de drones marins.

Monsieur le ministre, je vous ai écouté, mais je veux vous interroger sur ces points.

Comment mettre en œuvre une nouvelle politique de la mer et agir en faveur d’une meilleure protection et gouvernance des océans sans ouvrir son élaboration aux populations et sans renforcer les partenariats régionaux ?

La question de l’ingénierie est abordée dans le rapport. Ne pensez-vous pas que la mise en place d’un organe commun dédié à cette expertise serait utile ? D’autant plus que la Cour des comptes nous pousse à développer les capacités propres d’expertise des collectivités d’outre-mer. Que comptez-vous mettre en place pour y remédier ?

L’abstention a été très forte lors des élections présidentielle et législatives. Ce n’est pas un bon signe…

La mer n’est pas un nouvel eldorado, comme l’indique le rapport. Cette référence aux enquêtes prédatrices doit être abandonnée au profit d’une conception rassembleuse, respectueuse des hommes et des éléments.

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