Monsieur le ministre, les îles Éparses, situées dans le canal du Mozambique et dépendantes de l’administration des TAAF, représentent seulement 43 kilomètres carrés de surface terrestre cumulée. Mais leurs eaux sous juridiction française totalisent plus de 640 000 kilomètres carrés, soit environ 6 % du territoire maritime français.
De par leur isolement, ces îles n’ont jamais été perturbées par l’activité humaine. Elles sont de ce fait des sanctuaires pour une exceptionnelle biodiversité marine et l’étude d’écosystèmes encore fonctionnels. Les arrêtés de 1975 et de 1994 les classent en réserves naturelles et y interdisent toute pêche.
Cette zone est l’une des régions d’aire primaire constituant l’avenir du patrimoine mondial marin. Elle doit être protégée et préservée, ce que la France s’attache à faire grâce au déploiement d’une présence militaire permanente.
Or, depuis cinquante ans, les îles Éparses font l’objet d’une double contestation territoriale de la part de Madagascar et de l’île Maurice. Leurs ressources halieutiques, énergétiques et minières, que la France s’est attachée à ne pas exploiter, suscitent des convoitises et des revendications.
Les îles Éparses sont donc devenues, pour la France, un enjeu de souveraineté. Entendez-vous poursuivre les efforts engagés par le président François Hollande et son homologue malgache pour négocier une solution équilibrée répondant aux enjeux de sécurité, de défense de la biodiversité et de lutte contre la pêche illicite dans cette zone ?