Au terme de ce débat, je souhaite évoquer le projet de loi relatif à l’accélération de la production d’énergies renouvelables, texte qui arrivera au Sénat dans quelques jours et dont je suis le rapporteur. En effet, je voudrais aborder la place des énergies marines renouvelables dans les territoires ultramarins.
Manque de gisements fonciers, faible interconnexion aux réseaux électriques continentaux, dépendance aux énergies fossiles importées, vulnérabilité face au changement climatique… tous ces facteurs rendent l’accélération de la transition énergétique plus urgente encore en outre-mer que dans l’Hexagone.
La loi du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte a fixé un objectif d’autonomie énergétique des départements d’outre-mer d’ici à 2030, via une croissance rapide des énergies renouvelables.
Force est de constater que cet objectif ne sera pas atteint : en moyenne, les énergies renouvelables représentent toujours moins de 30 % du mix électrique dans ces territoires, avec de fortes variations que l’on peut évidemment comprendre. En Guyane, le mix électrique est composé à plus de 50 % d’énergies renouvelables, tandis qu’à Mayotte et à la Martinique, le taux demeure inférieur à 10 %.
D’après une étude menée en 2020 par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), l’autonomie énergétique serait atteignable dans nos outre-mer d’ici à 2035, à condition d’accompagner dans la durée le développement des énergies renouvelables, non seulement terrestres, mais maritimes, en particulier l’éolien offshore et l’énergie thermique des mers.
Selon cette étude, au maximum de leur potentiel, les énergies marines renouvelables pourraient représenter jusqu’à 30 % du mix électrique à Mayotte et en Guyane, 10 % à La Réunion, en Guadeloupe et à la Martinique.
Or, pour l’heure, ces énergies occupent une place très marginale dans nos territoires ultramarins, alors même que la France leur doit la richesse de son domaine maritime. Il existe pourtant un vaste potentiel, qu’il s’agisse de l’éolien offshore posé ou d’énergies plus émergentes comme l’éolien flottant, l’énergie houlomotrice et hydrolienne ou l’énergie thermique des mers.
Les expériences novatrices existent, mais elles sont rares et se heurtent à des difficultés techniques et financières. En parallèle, la nécessité d’adapter les technologies aux spécificités de chaque territoire ralentit le développement de filières industrielles pérennes.
Monsieur le ministre, à l’heure où nos outre-mer œuvrent à la révision de leurs programmations pluriannuelles de l’énergie (PPE), que prévoit le Gouvernement pour accentuer le développement des énergies marines renouvelables, au-delà du texte qui s’annonce, dans l’ensemble de ces territoires ?