Intervention de Régis Aubry

Commission des affaires sociales — Réunion du 11 octobre 2022 à 14h00
Questions éthiques relatives aux situations de fin de vie : autonomie et solidarité — Audition du professeur jean-françois delfraissy président du comité consultatif national d'éthique ccne et de Mm. Régis Aubry et alain claeys rapporteurs sur l'avis du ccne

Régis Aubry, rapporteur sur l’avis n° 139 du Comité consultatif national d’éthique sur les questions éthiques relatives aux situations de fin de vie :

– Qu’est-ce que « bien mourir » ou « mourir heureusement » ? La mort est toujours une épreuve. Quand nous parlons de « mourir mal », c’est pour souligner l’insuffisance des moyens en matière d’accompagnement.

Le temps de la fin de vie s’accroît de sorte qu’il faut distinguer le lieu de la fin de vie et celui du mourir. Si mourir à domicile est l’option plébiscitée, elle reste difficile à mettre en œuvre, car la société a changé et que les familles multigénérationnelles se raréfient. En outre, certaines professions ne sont pas assez valorisées, comme les aides à domicile, qui restent insuffisamment formées et rémunérées. C’est pourtant le nœud gordien du maintien à domicile.

Autre point important, la possibilité de ne pas être seul. Or l’on constate que la solitude en fin de vie est un phénomène qui se répand de manière très inquiétante dans notre pays.

L’enjeu concerne aussi certaines personnes âgées. L’avis 128 que nous avions publié montre qu’elles doivent souvent aller finir leur existence en Ehpad alors qu’elles ne le souhaitent pas. Certaines choisissent le suicide.

Quant au Rivotril, il se trouve que pendant la première vague de covid, le Midazolam, médicament utilisé pour provoquer la sédation, est venu à manquer. Or certaines situations de fin de vie dans les Ehpad ou à domicile ont nécessité de recourir au Rivotril pour endormir les personnes. Ce n’est toutefois pas le médicament le plus adapté.

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