Vu de l'extérieur, lorsqu'on parle d'une entreprise, il s'agit nécessairement d'une entreprise du CAC 40. Or, les chefs de nos entreprises ne s'engagent pas seulement pour eux, mais aussi pour des familles.
Un chef d'entreprise de quatre ou cinq salariés fait vivre 20 personnes et son territoire. Je suis agacé que l'on dépeigne ces chefs d'entreprise comme des nantis. Depuis 40 ans, j'ai croisé de nombreux chefs d'entreprise qui, avant se payer eux-mêmes, payaient d'abord leurs salariés, et fournissaient des efforts importants.
Le pacte Dutreil ne crée pas des opportunités, mais seulement la possibilité de maintenir des familles et du travail sur un territoire. J'acquiesce donc à l'idée que ce pacte doit aller plus loin.
En Allemagne, l'apprentissage est une vraie valeur, alors qu'en France, il pâtit d'une image négative.
Nous demandons aux chefs d'entreprise qui sont investis dans la CCI de passer une demi-journée dans les collèges une à deux fois par an pour sensibiliser les élèves. Je m'y emploie moi-même depuis 17 ans. C'est un grand plaisir de pouvoir échanger avec des enfants sur les entreprises.
Je suis toutefois toujours étonné de constater que j'informe non seulement les élèves, mais aussi les professeurs. Or, la première problématique est déjà celle de l'image qu'ont les professeurs des entreprises.
Je crois beaucoup à la formation et à l'alternance, qui amène jusqu'à un bac +5. Lorsqu'on se trouve en échec scolaire à 18 ans, l'alternance constitue un superbe outil.
Les chefs d'entreprise qui ont recours à des alternants peuvent travailler avec ces derniers pendant deux ans. Lorsque cela se passe bien, les alternants intègrent l'entreprise, et ce sont souvent les futurs repreneurs.