Madame la sénatrice, vous avez commencé votre question en rappelant le contexte inflationniste, mais vous auriez pu faire le même constat que nous : nous sommes le pays d’Europe qui, par les mesures mises en place – le bouclier tarifaire sur les dépenses énergétiques et les aides apportées aux ménages –, a réduit le plus possible l’inflation.
Cette dernière s’élève à environ 6, 5 % – c’est beaucoup, car c’est le taux le plus haut que nous ayons connu depuis 1985 –, ce qui ne représente que la moitié du taux d’inflation que connaissent nos voisins européens. Cela montre que la politique que nous menons protège les Français.
Vous nous appelez à augmenter les salaires. Notre conviction est que l’augmentation globale des salaires ne se décide pas par la loi, mais relève du dialogue social – j’y reviendrai.
Vous avez appelé de vos vœux, dans les débats, l’indexation du Smic sur les prix, mais elle ne concerne qu’une partie des salariés ! Notre position est d’encourager les branches et les entreprises au dialogue social. Dans le cadre de l’examen du projet de loi portant mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat, le Parlement a voté des mécanismes permettant de faciliter l’ouverture des négociations dès lors qu’un des niveaux de rémunération conventionnels serait inférieur au Smic.
Vous avez parlé de certains outils – défiscalisation, désocialisation –, mais vous avez oublié de dire les efforts que nous faisons pour améliorer le partage de la valeur, pour faciliter les accords d’intéressement et pour que les primes – vous les qualifiez d’aléatoires, mais des millions de Français en bénéficient ! – soient elles aussi plus faciles à verser. Je vous assure que celles et ceux qui peuvent en bénéficier sont bien plus heureux que ne le laissent entendre les mots que vous employez pour les qualifier.
Vous avez dit que, depuis 2008 – cette date nous fait réfléchir sur la responsabilité des uns et des autres, tous confondus ! –, un écart croissant se serait creusé. Or, l’écart entre le premier et le dernier décile ne s’est pas creusé, grâce aux outils de redistribution dont notre pays dispose, car ils permettent de compenser les écarts entre les revenus primaires – c’est également un motif de fierté !
Dans quelques semaines, j’ouvrirai, sous l’autorité de la Première ministre, une négociation interprofessionnelle ayant pour objet le partage de la valeur. Ce sera une première. J’espère que vous utiliserez à meilleur escient l’énergie que vous mettez à critiquer la politique du Gouvernement, en accompagnant cette discussion.