Ma question s’adresse à M. le ministre délégué chargé des transports. La voiture électrique est sans conteste la star du Mondial de l’Auto – et pour cause, la vente de véhicules thermiques sera interdite à partir de 2035 !
Si cet objectif se justifie sur le plan environnemental, il fait toutefois peser un risque majeur sur l’industrie automobile française. En l’état actuel des choses, généraliser la voiture électrique revient à dérouler le tapis rouge à la Chine. Les grands constructeurs européens ont consenti des investissements colossaux pour améliorer les performances écologiques des moteurs thermiques. Avec le tout électrique, ces efforts sont passés par pertes et profits.
Nous sommes en train d’offrir une industrie d’excellence à l’Asie.Aujourd’hui, la moitié de la chaîne de valeur du véhicule électrique est encore située en Asie. La Chine contrôle 56 % de la production mondiale des batteries. Nous devons d’ailleurs en importer les principaux composants quand nous les fabriquons en France.
En conséquence, nous ne sommes pas compétitifs. Les voitures électriques chinoises coûtent 20 % à 30 % moins cher que les européennes.
Les constructeurs estiment qu’il leur faudra entre cinq et sept ans pour résorber cet écart, car 19 % des voitures électriques vendues en Europe sont d’ores et déjà fabriquées en Chine.
Ce ne sont pas les dispositifs d’aide à l’acquisition d’une voiture électrique qui vont les aider. La location avec option d’achat ne sera pas possible avant 2024. C’est bien pour cela que vous venez d’augmenter la prime à l’achat, qui va passer de 6 000 à 7 000 euros, pour les ménages les plus modestes.
Ainsi, nous allons subventionner massivement les constructeurs chinois. Les États-Unis viennent de réserver leurs incitations fiscales aux seuls véhicules électriques dotés de batteries produites en Amérique. Ne pouvons-nous pas également cibler nos aides sur les constructeurs européens ?