Comment y croire, madame la ministre ? Comment croire une Europe qui, d’un côté, envoie cette mission civile sur place, mais qui, de l’autre, renforce la coopération avec l’Azerbaïdjan, notamment en matière énergétique ?
Avec Ursula von der Leyen, qui voit en Aliev un partenaire fiable sur lequel on peut compter, Bruxelles est prête à sacrifier la vie des Arméniens sur l’autel de ses intérêts énergétiques. Qu’en est-il vraiment de la France ? La vie des Arméniens vaut-elle moins que celle des Ukrainiens ? Cette tartufferie européenne va plus loin encore, puisque le gaz vendu par l’Azerbaïdjan proviendrait d’une exploitation détenue en partie par une société russe.
L’Arménie est une part de nous-mêmes, une part de notre civilisation, de notre culture, de nos croyances. Notre calendrier prévoit même une journée nationale pour commémorer le génocide de 1915. Les Arméniens ne demandent qu’une chose : le droit de vivre et de disposer d’eux-mêmes.
Ce qui est valable pour la Russie devrait l’être pour l’autocratie azerbaïdjanaise. Il y a d’ailleurs une entente entre ces deux pays. « Poutine veut prendre la géographie. Aliev veut annuler l’Histoire. Le premier conquiert. Le second efface. », écrit justement Sylvain Tesson, ce grand témoin.
Demandons des sanctions contre l’Azerbaïdjan et appliquons-les ! Gelons les avoirs du clan Aliev sans avoir la main qui tremble ou qui triche ; opposons-nous à la diplomatie de la menace, à la caviar connection ; envisageons un soutien militaire, des armes pour l’Arménie ! Ce que nous avons fait pour le Mali, pourquoi ne pas le faire pour l’Arménie ? Enfin, dénonçons cet accord inique sur le gaz.
Refuser ces sanctions, ce serait cautionner l’épuration ethnique des Arméniens, une nouvelle phase du génocide, peut-être la Solution finale pour eux ! Cela reviendrait à clamer à la face du monde que les valeurs dont nous nous réclamons ne sont que des supercheries. Agissons concrètement !