Or vous le savez, sans vous, sans l’aval du Sénat, le verrou sacré de notre Constitution ne peut être levé.
Il faut pourtant que le débat vive. J’espère donc que l’hémicycle dira : « Non, nous ne fermons pas la porte d’emblée. Essayons d’avancer ensemble sur cette proposition ou sur celle de la présidente Bergé ou Panot. »
Essayons d’entendre les « pour », mais aussi les « contre ». Essayons d’entendre les craintes pour les apaiser, et surtout travaillons ensemble pour trouver la meilleure rédaction possible et ne pas manquer cette occasion, alors que les planètes s’alignent aujourd’hui en faveur de cette constitutionnalisation.
Je le dis et je le répète, si le Sénat est prêt à avancer sur cette question avec prudence et sans idéologie, le Gouvernement répondra présent. De fait, il répond déjà présent, aujourd’hui, devant vous. Car oui, le Gouvernement est favorable à la constitutionnalisation du droit à l’IVG. Il répondra présent pour soutenir chacune des nombreuses initiatives parlementaires en la matière.
Les rédactions proposées sont diverses et je suis persuadé que ces initiatives – je pense à celle de la présidente Aurore Bergé et de sa collègue Marie-Pierre Rixain, qui mènent toutes les deux avec constance ce combat – nous permettront d’atteindre la meilleure rédaction possible.
Avant de conclure mon propos, je veux dire à ceux qui nous regardent qu’il ne s’agit pas de livrer ici tel ou telle parlementaire à la vindicte des réseaux sociaux, comme cela a pu être le cas pour la présidente Annick Billon, lors de la présentation de sa proposition de loi.
J’ai éprouvé personnellement, depuis deux ans, et sur de nombreux textes, votre engagement sans faille, madame la sénatrice Canayer, pour la défense de notre État de droit et des droits de nos concitoyens.
Le débat politique est fait de désaccords, et tout le monde a le droit, dans cet hémicycle, d’exprimer librement ses opinions sans crainte d’être inquiété. Le débat politique est aussi fait d’accords et de convergences patiemment construits sur le chemin du compromis.
Avançons ensemble sur ce chemin, mesdames, messieurs les sénateurs, comme nous l’avons fait tant de fois, sans démagogie, sans idéologie, pour renforcer à nouveau les droits de l’homme qui sont, cet après-midi, ceux de la femme.