… l’insécurité jusqu’à la barbarie, la fiscalité jusqu’au racket, la précarité jusqu’à la pauvreté de masse, les sujets graves ne manquent pas en France. Et nous voilà à perdre un temps précieux en discutant d’une problématique importée des États-Unis, sans aucun rapport avec la réalité de notre pays. C’est pourtant ce dont les auteurs de ce texte se réclament dans l’exposé des motifs.
Vous êtes hors sujet, je dirais même qu’il n’y a pas de sujet. C’est pourquoi je vous propose, mes chers collègues, d’enterrer ce texte avant même son examen. Un texte dangereux, inutile, qui permet à ses auteurs de faire de l’agit-prop, comme l’a lui-même analysé et dénoncé, dans Le Figaro du jour, l’ancien secrétaire général du Conseil constitutionnel, Jean-Éric Schoettl.
Vous avez voté le prolongement de l’avortement jusqu’à seize semaines d’aménorrhée dans un texte de loi du mois de mars dernier. Ces attaques envers la vie ne vous suffisent-elles pas ? Il est complètement anachronique de dire que l’avortement est menacé dans notre pays, quand il existe un délit d’entrave de deux ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende pour quiconque tenterait d’y opposer un avis contraire.
En 2021, 223 000 avortements ont encore été réalisés, aggravant l’hiver démographique français. Cela ne vous suffit-il toujours pas ? Notre pays a affaire à des impératifs sanitaires dont ce texte nous détourne. L’avortement pour les cas d’urgence, invoqué dans la loi Veil, est devenu en 2022 un avortement banalisé, encouragé.
Pourtant, ce n’est pas un acte anodin. Je suis inquiet de la tournure que prennent les propositions actuelles. Je vous rappelle cet amendement sur l’avortement à neuf mois ! Neuf mois !