Mes chers collègues, notre ordre du jour concerne tout d'abord l'examen de la liste des lauréats potentiels de la quatrième promotion du Prix de la délégation aux droits des femmes.
Je rappelle que nous avons créé ce prix en 2019, pour marquer les vingt ans de la délégation. Les premiers lauréats ont reçu leur prix au cours d'une cérémonie organisée le 10 octobre 2019. Les lauréats de la deuxième promotion ont, quant à eux, reçu leur prix le 15 septembre 2020. Enfin, ceux de la troisième et dernière promotion ont été récompensés au cours d'une cérémonie le 26 octobre 2021 clôturée par le Président du Sénat.
Nous sommes toutes et tous convaincus de la réussite de l'initiative que nous avons prise en 2019. Nos lauréats ont perçu cette récompense comme un geste de soutien du Sénat, même si cette distinction est strictement honorifique. Nous avons souhaité, par ce prix, distinguer des personnalités, associations ou institutions engagées dans la défense des droits des femmes et la promotion de l'égalité entre femmes et hommes.
Vous avez reçu, pour faciliter nos débats, les listes des personnalités et associations éligibles à cette quatrième promotion du prix de la délégation.
Ces tableaux ont été élaborés par le secrétariat à partir des critères que la délégation avait définis en juillet 2019.
Nous avions alors décidé que le Prix de la délégation aux droits des femmes du Sénat récompenserait chaque année des personnalités ou structures (associations, ONG, etc.) ayant contribué à éclairer les réflexions de la délégation, afin que nos choix soient le reflet de nos travaux et de notre agenda.
Les titulaires de ce prix doivent donc avoir participé à des auditions et tables rondes, à des colloques ainsi qu'à des réunions ou des rencontres organisées par la délégation.
Je rappelle par ailleurs que n'ont pas vocation à recevoir ce prix, en principe, les responsables d'institutions (Défenseur des droits, présidente du Haut Conseil à l'égalité1(*)...), les fonctionnaires en activité2(*) et les parlementaires. Toutefois des dérogations à ces principes ont pu intervenir par le passé.
Nous avons surtout souhaité privilégier les acteurs de terrain et les intellectuels.
Je vous rappelle les noms des lauréats distingués l'année dernière :
- Marie-Jo Zimmermann, ancienne députée, pour sa participation aux travaux de la délégation sur la parité en entreprise à l'occasion des dix ans de la loi Copé-Zimmermann ;
- Maud Olivier, ancienne députée, au titre de sa participation aux travaux de la délégation sur le bilan d'application de la loi de 2016 sur la lutte contre le système prostitutionnel dont elle est l'une des auteures ;
- Françoise Brié, directrice générale de la Fédération nationale solidarité femmes (FNSF) pour son action en faveur de la protection des femmes victimes de violences ;
- l'association Oxfam France, pour son travail sur les questions de pauvreté et de lutte contre les inégalités.
S'agissant des promotions précédentes (en 2019 et 2020), avaient été primés :
- Ernestine Ronai, co-présidente de la commission « Violences » du HCE ;
- Women Safe - Institut en santé génésique de Saint-Germain-en-Laye ;
- le Réseau professionnel Avec les femmes de la Défense ;
- Hadja Idrissa Bah, présidente de l'association Jeunes filles leaders de Guinée ;
- Michelle Perrot, historienne ;
- Luc Frémiot, magistrat honoraire ;
- Grégoire Théry, porte-parole du Mouvement du Nid ;
- et Gisèle Bourquin, présidente de l'association Femmes au-delà des mers.
Pour le choix des lauréats de la promotion 2022, les tableaux qui vous ont été envoyés reflètent nos centres d'intérêt au cours de la présente session :
- la parité et l'égalité professionnelle dans la haute fonction publique ;
- la situation des femmes afghanes ;
- les violences dans l'industrie pornographique ;
- la place des femmes et la mixité dans l'entreprise ;
- mais aussi les moyens de lutter contre l'explosion de la prostitution des mineurs.
Nous avons donc tous les moyens de continuer à faire vivre, à travers le palmarès de 2022, la diversité qui a illustré nos anciennes promotions. Les candidats potentiels à ce prix sont nombreux.
Pour ma part, je vous propose d'engager le débat sur les noms suivants. Il nous faudrait, à l'arrivée, choisir trois noms parmi les personnalités proposées.
- Catherine Champrenault, procureure générale honoraire, présidente du groupe de travail chargé de proposer des pistes pour mieux lutter contre la prostitution des mineurs : elle avait été auditionnée par notre délégation le 18 novembre 2021 pour présenter les principales conclusions de ce groupe de travail et avait fait un constat très alarmant quant à la recrudescence de ce phénomène ;
- Valérie Bacot, auteure du livre Tout le monde savait, victime de violences : battue, violée et forcée à se prostituer par celui qui fut d'abord son beau-père avant de devenir son mari. Nous l'avions entendue le 4 novembre 2021 au cours d'une audition poignante, accompagnée de son avocate maître Nathalie Tomasini. Valérie Bacot est une personnalité emblématique de la lutte contre les violences faites aux femmes ;
- Aline Aubertin, présidente de Femmes ingénieures et membre du Cercle InterElles, dont l'intervention, au cours de notre événement du 8 mars en commun avec la délégation aux entreprises sur la place des femmes dans l'entreprise, avait été particulièrement appréciée ;
- Zolaykha Sherzad, créatrice et styliste afghane, fondatrice de Zarif Design, que j'avais rencontrée en amont de notre table ronde du 25 novembre consacrée à la situation des femmes en Afghanistan et au sujet de laquelle nous avions diffusé un reportage. Elle conçoit de magnifiques vêtements traditionnels afghans, qui étaient réalisés dans des ateliers de couture mixtes, avant le retour au pouvoir des talibans ;
- alternativement Shoukria Haidar, présidente de l'association Negar - Soutien aux femmes d'Afghanistan, qui oeuvre depuis vingt-cinq ans en faveur des droits des filles et femmes afghanes, notamment à travers des actions pour l'éducation.
Du côté des associations et acteurs de terrain, il me semble que récompenser le collectif des trois associations féministes ayant dénoncé les violences dans l'industrie pornographique, parties civiles aux dossiers judiciaires en cours, pourrait constituer une option envisageable. Il s'agit d'Osez le féminisme !, Les Effronté-es et le Mouvement du Nid.
Je vous propose de procéder sans plus tarder à un tour de table pour recueillir les avis et préférences des uns et des autres.
Notre choix sera définitivement arrêté au cours d'une seconde réunion prévue à la rentrée, vraisemblablement le jeudi 22 septembre. Nous n'avons donc pas besoin de désigner formellement aujourd'hui les lauréats du prix 2022.