Monsieur le sénateur Mouiller, comme Mme la Première ministre et vous-même venez de le faire, je veux remercier les 1 700 gendarmes mobilisés. Vous le savez, plus de 60 d’entre eux ont été blessés, dont quelques-uns très gravement, avec des mâchoires fracassées, et certains sont encore à l’hôpital au moment où nous parlons.
Les faits qui se sont déroulés dans votre département ne relèvent pas de la petite délinquance. Il s’agit d’attaques graves contre les responsables de l’ordre public, alors même que la manifestation avait été interdite et que cette interdiction avait été validée par la justice.
Je veux également remercier Mme la préfète du département, qui a été courageuse et présente ; elle a, je le crois, communiqué à bon escient, sans provocation, tout en étant proche des agriculteurs. Car, je tiens à le dire, c’est l’outil de travail des agriculteurs qu’on a voulu casser. Mais ceux-ci auront toujours le Gouvernement – j’associe à mon propos le ministre de l’agriculture et le ministre de la transition écologique – à leurs côtés.
Ce n’est pas la première fois qu’un gouvernement doit connaître de ces « manifestations » extrêmement violentes. D’autres gouvernements avant le nôtre ont eu à les gérer ; je pense notamment à celui dont faisait partie Bernard Cazeneuve. Je tiens à le rappeler, si nous pouvons aujourd’hui ficher « S » un certain nombre de personnes ultraviolentes, ultracontestataires ou de l’ultragauche suivies par les services de renseignement, c’est bien parce qu’un gouvernement précédent, celui du président Hollande, avait considéré que l’ultraviolence de l’ultragauche était une menace pour la Nation et l’ordre républicain.
C’est grâce aux moyens du renseignement que nous avons pu envoyer 1 700 gendarmes sur place, et empêcher ainsi la ZAD d’exister. Je constate, même si plus personne n’en parle, que quelques dizaines de personnes seulement restent près du site. Les engins vont reprendre le chemin du chantier pour construire cette bassine. Nous suivrons particulièrement cette difficulté que représentent les manifestations spontanées, violentes et parfois extrêmement radicalisées pour assurer l’ordre public « nouvelle formule », si je puis dire.
Je vous remercie d’ailleurs, mesdames, messieurs les sénateurs, d’avoir voté la loi de programmation du ministère de l’intérieur : vous avez pris en considération cette menace et vous avez donné à mon ministère les moyens d’y répondre.