Ma question s’adresse à M. le ministre délégué chargé du commerce extérieur.
Aujourd’hui même, en fin de matinée, la Russie a annoncé reprendre sa participation à l’accord sur les exportations de céréales ukrainiennes, après avoir reçu des « garanties écrites » de la part de l’Ukraine sur le retrait militaire du couloir de transport. Nous ne pouvons que saluer cette excellente nouvelle.
Le monde entier retient son souffle : avec la suspension de l’accord sur les exportations de céréales ukrainiennes, nous ne sommes peut-être pas passés loin d’une catastrophe économique et humanitaire. Cet accord est aujourd’hui vital pour la sécurité alimentaire mondiale. On n’ose imaginer ce qui se serait passé si la suspension avait duré. Dimanche, un navire chargé de 40 tonnes de céréales aurait dû partir pour l’Éthiopie ; il est resté à quai. Lundi, un autre bateau affrété par le Programme alimentaire mondial (PAM), chargé de 30 000 tonnes de céréales destinées à Djibouti, est aussi resté bloqué.
Cet épisode montre que la Russie fait peser une épée de Damoclès sur la sécurité alimentaire mondiale. Une suspension durable provoquerait une famine en Afrique et une nouvelle flambée des prix alimentaires.
Se prépare-t-on à une telle éventualité ? Sur le plan intérieur, comment éviter qu’une envolée des cours mondiaux de céréales n’atteigne l’élevage hexagonal, qui dépend essentiellement du maïs et des oléagineux ukrainiens ? La présidente de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) nous a récemment exprimé ses craintes à ce sujet.
Sur le plan international, pourrait-on, en cas de crise, débloquer avec nos partenaires européens et américains une aide alimentaire exceptionnelle ?