Intervention de Olivier Becht

Réunion du 2 novembre 2022 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Blocage des céréales ukrainiennes

Olivier Becht :

Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, je voudrais d’abord vous prier d’excuser l’absence de Mme la ministre de l’Europe et des affaires étrangères, Catherine Colonna.

Vous l’avez dit, madame la sénatrice Perrot, la Russie a annoncé aujourd’hui reprendre sa participation à l’accord sur les exportations de céréales ukrainiennes. Nous la prenons au mot. En suspendant sans aucun fondement sa participation à la fin de la semaine dernière, la Russie avait engagé, avec un cynisme dramatique, son chantage alimentaire, et délibérément choisi de se servir de la faim comme d’un moyen de pression et d’une arme de guerre.

Soyons clairs : l’initiative sur les exportations de céréales en mer Noire, portée par le secrétaire général des Nations unies, est un succès. Depuis le 22 juillet dernier, 9 millions de tonnes de céréales et d’autres produits alimentaires ont été exportées par la voie maritime.

L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture a confirmé que les prix du blé avaient baissé sous l’effet de la reprise des exportations. C’est le meilleur moyen de maîtriser le prix sur les marchés. C’est une bonne chose pour assurer notre propre sécurité alimentaire.

Dans sa guerre absurde et dramatique, la Russie est plus isolée que jamais. La dernière résolution de l’assemblée générale des Nations unies en soutien à l’Ukraine, approuvée par 143 États, en atteste. Les conséquences de la guerre inquiètent, et d’ailleurs pas seulement chez nous : c’est le cas sur tous les continents. L’ensemble des membres du Conseil de sécurité, y compris la Chine, avaient vivement regretté d’ailleurs lundi dernier la décision du Kremlin de suspendre l’accord sur les céréales.

Je rappelle que la France est à l’initiative pour endiguer la crise alimentaire. Nous continuerons donc à nous mobiliser avec nos partenaires européens pour la mise en œuvre des voies de solidarité, qui ont permis l’exportation de près de 13 millions de tonnes de céréales et d’autres produits alimentaires.

Nous soutenons également la création prochaine d’un mécanisme d’urgence d’achats groupés d’engrais pour l’Afrique et l’acheminement par le Programme alimentaire mondial des céréales vers l’Afrique. Le Gouvernement est à la manœuvre pour faire en sorte que les prix restent contrôlés et que les approvisionnements soient effectifs, y compris sur nos marchés nationaux.

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